PubliĂ© le 21/08/2021 Ă 1403 AFP - La premiĂšre mondiale du prochain volet des aventures de James Bond "No Time To Die" "Mourir peut attendre" aura lieu le 28 septembre Ă Londres, a annoncĂ© vendredi sur Twitter le compte officiel du film. Le film sortira en salles deux jours plus tard. La premiĂšre mondiale Ă©tait initialement programmĂ©e le 31 mars 2020 Ă Londres mais a Ă©tĂ© plusieurs fois repoussĂ©e en raison de la pandĂ©mie de coronavirus. Elle est dĂ©sormais prĂ©vue mardi 28 septembre au Royal Albert Hall, prestigieuse salle de spectacle de la capitale britannique qui peut accueillir jusqu'Ă spectateurs. Les producteurs Michael G. Wilson, Barbara Broccoli et le rĂ©alisateur Cary Joji Fukunaga rejoindront sur le tapis rouge Daniel Craig qui incarne le cĂ©lĂšbre agent secret britannique. Dans le film, qui devrait ĂȘtre le dernier pour Daniel Craig, James Bond a quittĂ© ses activitĂ©s au sein des services secrets et profite enfin d'une vie tranquille en JamaĂŻque. Mais sa quiĂ©tude est vite interrompue lorsque son vieil ami de la CIA, Felix Leiter, vient lui demander de l'aide. Le "mĂ©chant" de l'histoire est incarnĂ© par l'AmĂ©ricain d'origine Ă©gyptienne Rami Malek, qui a dĂ©crochĂ© en 2019 l'Oscar du meilleur acteur pour son interprĂ©tation de Freddie Mercury, chanteur emblĂ©matique du groupe de rock Queen. Figurent Ă ses cĂŽtĂ©s Lashana Lynch, LĂ©a Seydoux, Ana de Armas, Ben Whishaw et Christoph Waltz. Le thĂšme officiel du film, Ă©galement intitulĂ© "No Time To Die", est interprĂ©tĂ© par la jeune chanteuse amĂ©ricaine Billie Eilish.
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Sur le mur du cinĂ©ma Darcy, fermĂ© depuis cet Ă©tĂ©, lâaffiche du dernier 007 fait pĂąle figure. Câest dâailleurs le visage sardonique de Rami Malek, qui incarne le personnage dĂ©routant et terrifiant de Safin, que nous retrouvons sur la façade dâun lieu, oĂč personne nâa semble-t-il souhaitĂ© se confiner MOURIR PEUT ATTENDRE semble prĂ©venir le mĂ©chant de James Bond, en police stencil de couleur blanche sur fond peanut ». Sean Connery, lui, nâa pas Ă©tĂ© de cet avis, sans doute lassĂ© par les incessants reports de sortie du vingt-cinquiĂšme opus de la franchise Bond. Cary Joji Fukunaga, un des rĂ©alisateurs de lâexcellente sĂ©rie TRUE DETECTIVE, succĂšde aux commandes Ă lâexceptionnel Sam MendĂšs. Et dans ce vingt-cinquiĂšme opus james bondien », Daniel Craig incarne pour la cinquiĂšme et derniĂšre fois le trouble agent secret. A moins que Craig soit atteint, comme son ainĂ©, du syndrome NEVER SAY NEVER AGAIN, qui verra le retour de Connery dans le costume de lâagent secret, douze ans aprĂšs lâavoir abandonnĂ© Ă dâautres ? Alors, Ă dĂ©faut de vous chroniquer le dernier James Bond, je vais tenter de rendre un modeste hommage au premier, et rĂ©ellement seul acteur bondien de la sĂ©rie le piquant Sean Connery, dĂ©cĂ©dĂ© aux Bahamas Ă lâĂąge de quatre-vingt-dix ans. Il incarna 7 fois lâagent 007 James, fils de lâĂ©cossais Andrew Bond et de la suissesse Monique Delacroix. Fleming accentuera le cĂŽtĂ© Scottish » de lâagent secret dans ses quatre derniers romans, aprĂšs avoir apprĂ©ciĂ© lâinterprĂ©tation de Sean Connery dans Dr NO. LES HEROS VIEILLISSENT AUSSI Dans lâimposante filmographie de notre sĂ©duisant Ă©cossais, notons la réédition en dvd et Blu-ray de ROBIN AND MARIAN de Richard Lester 1976, LA ROSE ET LA FLECHE en français, avec lâinoubliable et unique Audrey Hepburn. Le film aborde avec douceur et mĂ©lancolie la vieillesse des hĂ©ros ⊠Une des versions les plus surprenantes de Robin des bois, dans une reconstitution prĂ©cise et minutieuse du Moyen-Ăąge, Ă©popĂ©e romanesque sublimĂ©e par la musique de John Barry. Dans les bonus de cette nouvelle Ă©dition, vous aurez le plaisir de dĂ©couvrir une longue interview de Sean Connery datant de 1983, annĂ©e de la sortie de NEVER SAY NEVER AGAIN, le remake inattendu et non officiel dâOPERATION TONNERRE 1965. Sean Connery revient sur ses dĂ©buts, son complexe face Ă son manque dâĂ©ducation traditionnelle, et il rĂ©pond malicieusement Ă des questions sur ce dernier James Bond, qui sera Ă©galement pour lui son dernier. Il rĂ©affirme son dĂ©sir dâĂ©chapper Ă lâimage de lâagent 007, en acceptant des rĂŽles tels que celui du Robin des Bois de Lester. Mais comme il serait hors de question de nous contenter de ce seul ROBIN AND MARIAN, voici une filmographie subjective hors 007 de dix films qui ont marquĂ© la carriĂšre de Sean Connery et Ă©videmment nos souvenirs de spectateurs. FILMOGRAPHIE SUBJECTIVE ET INSPIREE Pas de printemps pour Marnie 1964 la virilitĂ© du grand Sean et sa quĂȘte pour protĂ©ger sa femme Tippi Hedren fascina Alfred Hitchcock dans ce film pessimiste et violent. Le cinĂ©aste en oublie sa rĂ©putation de maĂźtre du suspense ⊠La Colline des hommes perdus 1965 aprĂšs Les sentiers de la gloire de Kubrick, Sidney Lumet sâattaque lui aussi Ă lâarmĂ©e, dans un camp disciplinaire anglais en plein dĂ©sert libyen, avec au milieu une colline que les soldats sont contraints dâescalader. Sean Connery Ă©tait donnĂ© gagnant Ă Cannes pour ce film fĂ©roce, il fut battu par Terence Stamp dans LâObsĂ©dĂ©. Shalako 1968 un western cruel et violent signĂ© Edward Dmytryk, pour le plaisir de retrouver Sean Connery dans le rĂŽle titre aux cĂŽtĂ©s de notre » nationale ! Zardoz 1973 2293, la terre est en ruine, les Brutes et les Exterminateurs travaillent pour une communautĂ© ayant dĂ©couvert le secret de lâimmortalitĂ©. Une rĂ©flexion splendide et philosophique, Ă©laborĂ©e par John Boorman, avec la mystĂ©rieuse Charlotte Rampling. L'Homme qui voulut ĂȘtre roi 1975 film dâaventures palpitant et Ă©popĂ©e tragique adaptĂ©e de Rudyard Kipling. Sean Connery et Michael Caine sont prodigieux, la mise en scĂšne de John Huston admirable. Un chef-dâĆuvre. La Rose et la FlĂšche 1976 de Richard Lester une suite mĂ©lancolique de Robin des Bois et une rĂ©flexion sur la vieillesse de nos hĂ©ros. Le Nom de la rose 1986 film Ă grand spectacle dâune beautĂ© visuelle fracassante du français Jean-Jacques Annaud, adaptĂ© dâUmberto Eco, dĂ©nonçant non sans humour lâintolĂ©rance. La reconstitution historique du quatorziĂšme siĂšcle est trĂšs prĂ©cise et impressionnante. Highlander 1986 brillant film fantastique de Russell Mulcahy, grand maĂźtre du clip vidĂ©o, avec Christophe Lambert Ă son apogĂ©e, et la musique de Queen. Encore une histoire dâimmortalitĂ© pour Sean Connery ⊠dĂ©cidĂ©ment ! Les Incorruptibles 1987 aprĂšs Hitchcock, de Palma. Le maĂźtre du split-screen et du split-focus filme en plans-sĂ©quences et en plongĂ©es lâaffrontement dâEliot Ness et dâAl Capone. La question posĂ©e par Sean Connery Ă la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine est la suivante Vous ĂȘtes prĂȘt Ă aller jusquâoĂč ? ». Un opĂ©ra sanglant et malĂ©fique. Indiana Jones et la DerniĂšre Croisade 1989 Sean Connery apporte son humour, son Ă©lĂ©gance et sa malice aux folles aventures dâIndiana Jones, mises en scĂšne de façon spectaculaire par Steven Spielberg. Intelligent et distrayant. Bonne rĂ©trospective Ă toutes et Ă tous, et comme Zardoz, sortez ! RaphaĂ«l Moretto Mourirpeut attendre, certes, mais le marketing des gĂ©ants de la technologie, lui, ne peut souffrir d'aucun retard.Le Sun britannique nous apprend ainsi que certaines scĂšnes du prochain James Bond, No Time to Die en version On a beau avoir Ă©tĂ© déçu par le dernier James Bond, on dĂ©briefe ce quâil y a de plus rĂ©ussi dans le chant du cygne de Daniel Craig. Attention, article 100% spoilers ! Lâintro façon slasher Bonne idĂ©e, ça, de faire un pas de cĂŽtĂ© dâentrĂ©e de jeu. Cary Joji Fukunaga choisit dâouvrir Mourir peut attendre avec lâune des rares scĂšnes dâintro de lâhistoire de la saga Ă ne pas impliquer James Bond un souvenir dâenfance de Madeleine Swann, oĂč la petite fille est prisonniĂšre dâun chalet norvĂ©gien avec sa maman dans les vapes et un tueur complĂštement cintrĂ© Ă ses trousses. Le masque du mĂ©chant façon théùtre nĂŽ, les portes vitrĂ©es, lâenfant prisonnier sous la glace⊠Fukunaga joue avec les codes du slasher pour synthĂ©tiser les thĂ©matiques du run bondien de Daniel Craig et annoncer celles du film Ă venir lâadieu Ă lâenfance, le refoulement Ă©motionnelâŠ, dans un registre de pure efficacitĂ©, plutĂŽt que dans une sublimation arty Ă la Sam Mendes. Et tant pis si ça ressemble plus, dans les faits, au tout-venant de la production horrifique quâĂ du John Carpenter on peut aussi dĂ©cider dây voir un hommage aux annĂ©es Roger Moore, quand les Bond se frottaient aux genres Ă la mode du moment blaxploitation, kung-fu, SF, etc. Et si James Bond, en 2021, avait un petit parfum Blumhouse ? Matera Le prĂ©-gĂ©nĂ©rique se poursuit avec une sĂ©quence surexcitante en Italie, impliquant un traquenard dans un cimetiĂšre comme dans Rien que pour vos yeux, LĂ©a Seydoux en larmes dans une voiture comme chez Bruno Dumont, des courses-poursuites dingos utilisant merveilleusement la gĂ©ographie de Matera, un Craig fou de colĂšre et, pour conclure, une jolie chorĂ©graphie dâadieux sur un quai de gare. Presque un court-mĂ©trage bondien auto-suffisant, violent et mĂ©lo, avant que Billie Eilish ne vienne refroidir lâambiance. Casino Royale sâouvrait par la meilleure scĂšne dâaction de lâhistoire des Bond, Mourir peut attendre sâouvre par la meilleure scĂšne dâaction de lâĂšre Craig depuis⊠lâouverture de Casino Royale. La boucle est bouclĂ©e. La retraite jamaĂŻcaine de Bond Parce que James Bond sâest posĂ© beaucoup de questions ces derniĂšres annĂ©es, pleurant sa girlfriend suicidĂ©e, visitant les vestiges de son enfance dans la lande Ă©cossaise, on a rarement eu lâoccasion de le voir simplement ĂȘtre⊠James Bond. Au naturel. Soit un hĂ©tĂ©ro blanc renfrognĂ© dont le mode de vie est constamment tiraillĂ© entre luxure et ascĂ©tisme. Câest ce Bond-lĂ , Ă lâĂ©tat sauvage, quasi prĂ©historique, quâon entrevoit le temps de la sĂ©quence jamaĂŻcaine de Mourir peut attendre. Un retour aux sources, donc, sur les terres caribĂ©ennes de Ian Fleming, oĂč le charisme revĂȘche de Daniel Craig fait des merveilles. RetraitĂ©, de nouveau cĂ©libataire, Bond erre dans sa maison dâarchitecte au bord de lâeau, sâabandonnant Ă une vie dâhĂ©donisme sans joie. Quand il rencontre lâagent de la CIA Logan Ash Billy Magnussen, il a instantanĂ©ment envie de lui casser la gueule. Pourquoi ? Parce que celui-ci sourit trop⊠Daniel Craig, Ă qui ses dĂ©tracteurs reprochent de ne savoir jouer 007 quâen tirant la tronche, intĂšgre ces critiques dans une trĂšs amusante variation pince-sans-rire sur son personnage. DĂ©finitivement le Bond le plus subtil depuis Sean Connery. Notre critique de Mourir peut attendre Ana de Armas Ah, Paloma ! Notre agente Ă La Havane. Lâapprentie espionne gaffeuse et rigolote. Celle dont tout le monde parle en sortant de Mourir peut attendre. Lors dâune sĂ©quence virevoltante, qui ressuscite le sens du fun et de la lĂ©gĂšretĂ© quâon associe historiquement aux aventures de James Bond, elle fait souffler un irrĂ©sistible vent dâeffronterie sexy sur un film trop souvent Ă©crasĂ© par son cahier des charges. Acolyte de 007 le temps dâun speed dating lĂ©tal, arrosĂ© au vodka martini, et oĂč crĂ©pite lâironie dĂ©lurĂ©e de la scĂ©nariste Phoebe Waller-Bridge, lâactrice cubaine fait des Ă©tincelles et profite de son alchimie monstre avec Daniel Craig, dĂ©jĂ rĂŽdĂ©e dans A Couteaux TirĂ©s. Elle a Ă©galement droit au meilleur dĂ©cor du film â une simili-partouze Ă la Eyes Wide Shut, visitĂ©e » par lâĆil de Blofeld rappelons que, dans 007 Spectre, la premiĂšre apparition de lâennemi jurĂ© de Bond avait dĂ©jĂ des accents kubrickiens. Ana de Armas dĂ©barque dans cette sauterie macabre en robe du soir, met tous les spectateurs dans sa poche en deux ou trois punchlines, distribue les high kicks en souriant, et pouf, elle est dĂ©jĂ partie. Le film aura d'ailleurs un mal fou Ă se remettre de sa disparition. Les adieux Ă Felix Leiter Des nombreuses rĂ©inventions offertes Ă la saga depuis Casino Royale, le Felix Leiter de Jeffrey Wright aura Ă©tĂ© lâune des plus rĂ©ussies â et des moins commentĂ©es. Acteur gĂ©nial partout oĂč il passe, de Westworld Ă The French Dispatch, Wright a droit ici Ă une superbe sortie de scĂšne, oĂč Mourir peut attendre trouve la note idĂ©ale, celle quâon aimerait que les Bond tiennent plus souvent un Ă©quilibre parfait entre le pulp et la tragĂ©die. Leiter va mourir, lâheure est grave, la mer est dĂ©chaĂźnĂ©e, mais pas besoin de sâappesantir pour autant. Quelques mots suffisent pour les adieux des deux mercenaires aux mĂąchoires serrĂ©es par la douleur et le chagrin. Câest une belle vie, non ? » - La meilleure. » Gros, gros frissons⊠Salut Ă vous, monsieur Leiter. Les Easter eggs Un James Bond oĂč il nây a pas une, mais DEUX Aston Martin iconiques la DB5 et la V8 Vantage de Tuer nâest pas jouer peut-il ĂȘtre un mauvais James Bond ? Evidemment que non, rĂ©pondent les puristes, qui se rĂ©galent des Easter eggs de Mourir pour attendre. Tous dissĂ©minĂ©s, il faut bien lâavouer, avec une certaine Ă©lĂ©gance. Les clins dâĆil graphiques Ă Dr No au dĂ©but, le poison garden » du grand vilain Safin qui Ă©voque le Garden of Death » du roman On ne vit que deux fois, Bond rejouant le gun barrel pour de vrai » en plein climax⊠Notre prĂ©fĂ©rĂ© ? Sans doute la galerie de portraits des anciens M, suspendus aux murs dâun vestibule du MI6, du vĂ©tĂ©ran Bernard Lee Ă Dame Judi Dench la peinture semble encore fraĂźche. Chouette idĂ©e dĂ©co pour bondophiles de lâextrĂȘme. Qui sera le prochain James Bond ? Des outsiders aux favoris, nos pronostics Le running-gag sur lâalcool Ăa commence par lâimage dâune petite fille obligĂ©e de servir des verres de vin Ă sa mĂšre Ă demi inconsciente, qui tente de noyer sa peur panique dans lâivresse. Puis il y aura les remarques dĂ©sobligeantes de James Bond Ă M sur lâalcoolisme rampant du patron du MI6. Les verres de whisky que lâagent secret sâenfile compulsivement lors de sa rencontre jamaĂŻcaine avec la nouvelle 007 jouĂ©e par Lashana Lynch. Lâaccord entre James et Paloma sur la nĂ©cessitĂ© dâune pause vodka martini avant de passer Ă lâaction. La bouteille de rouge que Bond, ce gros lourd, dĂ©bouche chez Q sans demander la permission⊠Lâalcool est le fil rouge de Mourir peut attendre, tour Ă tour montrĂ© comme une dĂ©livrance et un poison, une Ă©chappatoire et une malĂ©diction, finissant par fonctionner comme une mĂ©tonymie du personnage de Bond lui-mĂȘme, Ă la fois sĂ©duisant et trĂšs dangereux, indispensable et encombrant. Etonnamment, le film nâest dâailleurs jamais aussi plombant que dans les scĂšnes oĂč personne ne boit un coup toute la derniĂšre heure et demi, en gros. A la fin, lâesprit du super-espion finira carrĂ©ment par se matĂ©rialiser dans quelques centilitres de whisky un dernier verre avant la fin du Bond. Les derniers mots de Madeleine Swann La voiture de Madeleine Swann serpente sur la route qui la ramĂšne Ă Matera. "Je vais te raconter lâhistoire dâun homme, dit-elle Ă sa fille Mathilde, assise Ă la place du mort. Son nom Ă©tait Bond, James Bond." Une rĂ©plique dâores et dĂ©jĂ inscrite dans la lĂ©gende de 007. Quoi quâon pense des diffĂ©rentes options prises par Mourir peut attendre pour "humaniser" le personnage lui faire prĂ©parer le petit-dĂ©jeuner Ă Mathilde, lui faire combattre le grand mĂ©chant du film un doudou accrochĂ© Ă la ceintureâŠ, quoi quâon pense de lâidĂ©e mĂȘme de la mort de James Bond, le moment oĂč Madeleine Swann commence Ă chanter sa lĂ©gende pour les gĂ©nĂ©rations futures est dâune incontestable puissance mythologique. "Les hĂ©ros ne meurent pas, ils disparaissent dans lâespĂ©rance de leur retour", Ă©crivait Francis Lacassin en 1986, dans sa prĂ©face Ă un recueil des Ă©crits de Ian Fleming. Une phrase Ă mĂ©diter au son de We have all the time in the world, chanson dâAu Service Secret de Sa MajestĂ© qui sert de leitmotiv musical Ă Mourir peut attendre et dont lâutilisation parachĂšve ici un parcours pop-culturel long de plus dâun demi-siĂšcle. Mal-aimĂ© au moment de sa sortie, longtemps dĂ©signĂ© comme le canard boiteux de la saga, le Bond millĂ©sime 1969 avec George Lazenby est devenu au fil du temps une sorte de trĂ©sor cachĂ©, puis une matrice esthĂ©tique pour grands cinĂ©astes bondophiles le Christopher Nolan dâInception. Source, dĂšs Casino Royale, du romantisme morbide de lâĂšre Craig, Au Service Secret de Sa MajestĂ© et son final dĂ©chirant sur une route serpentant, comme ici, au bord dâune falaise est aujourdâhui dĂ©signĂ© par Mourir peut attendre comme la pierre angulaire de la mythologie bondienne â du moins de lâidĂ©e quâon se fait, en 2021, de la mythologie bondienne. Le Bond que pas grand-monde nâaimait est devenu le Bond de rĂ©fĂ©rence, la piĂšce du puzzle sans laquelle on ne comprend plus rien. Câest lâaffirmation suprĂȘme de lâidĂ©e que la saga 007 ne se conçoit que dans une réécriture permanente de sa propre histoire. Et il faut reconnaĂźtre que câest assez gĂ©nial. .