InfoSaint-Brieuc Incendie dans un immeuble du centre historique de Rennes 40 pompiers Saint-BrieucBien concevoir l'isolement contre l'incendie dans les immeubles d'habitation nĂ©cessite de prendre en compte quatre Ă©lĂ©ments du bĂąti l'isolement contre l'incendie des parois verticales, des parois horizontales, l'isolement par rapport Ă l'escalier et par rapport aux bĂątiments tiers1. [Email form]Inviter Ă consulter la page revue Retrouvez ce dossier dans notre revue BĂątimĂ©tiers BĂątimĂ©tiers NumĂ©ro 46 Mars 2017 1. Isolement contre l'incendie des parois verticales des habitations La rĂ©sistance au feu des parois d'isolement entre logements contigus fait l'objet d'exigences croissantes selon le classement du bĂątiment â de la 1re Ă la 4e famille â qui dĂ©pend lui-mĂȘme de sa hauteur. Ainsi, les parois sĂ©paratives des habitations individuelles des 1re et 2e familles jumelĂ©es ou rĂ©unies en bande doivent ĂȘtre coupe-feu de degrĂ© 1/4 h. Ă l'exclusion des façades, les parois verticales de l'enveloppe du logement doivent ĂȘtre coupe-feu de degrĂ© 1/2 h pour les habitations collectives de la 2e famille et pour les habitations de la 3e famille ; coupe-feu de degrĂ© 1 h pour les habitations de la 4e famille ; les blocs-portes paliĂšres desservant les logements des habitations collectives de la 2e famille et des habitations de la 3e famille doivent ĂȘtre pare-flammes de degrĂ© 1/4 h, les blocs-portes paliĂšres desservant les logements des habitations de la 4e famille doivent ĂȘtre pare-flammes de degrĂ© 1/2 h. 2. Isolement contre l'incendie des parois horizontales Les planchers, Ă l'exclusion de ceux Ă©tablis Ă l'intĂ©rieur d'un mĂȘme logement, doivent ĂȘtre isolĂ©s selon les degrĂ©s coupe-feu ci-aprĂšs habitations de la 1re famille 1/4 h plancher haut du sous-sol ; habitations de la 2e famille 1/2 h ; habitations de la 3e famille 1 h ; habitations de la 4e famille 1 h 30. 3. Isolement par rapport Ă l'escalier Dans toutes les habitations collectives, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les parois d'escalier doivent ĂȘtre pare-flammes de degrĂ© 1/2 h. Les parties de parois, baies ou fenĂȘtres non pare-flammes de degrĂ© 1/2 h doivent ĂȘtre situĂ©es Ă 2 m au moins des fenĂȘtres de la façade situĂ©e dans un mĂȘme plan ; Ă 4 m au moins des fenĂȘtres d'une façade en retour ; Ă 8 m au moins des fenĂȘtres d'une façade en vis-Ă -vis. 4 Isolement par rapport aux bĂątiments tiers Les bĂątiments tiers du type immeubles de bureaux ou ERP imposent dans chacune de leur rĂ©glementation un isolement contre l'incendie tenant compte de leur propre risque. Ă titre d'exemples un commerce ERP classĂ© M de 4e catĂ©gorie impose un isolement coupe-feu de degrĂ© 2 h ; un immeuble de bureaux impose un isolement coupe-feu de degrĂ© 1 h ; un centre commercial + 8 m de hauteur impose un isolement coupe-feu de degrĂ© 3 h ; certaines ICPE installations classĂ©es pour la protection de l'environnement Ă autorisation imposent un isolement coupe-feu de degrĂ© 4 h... 1 ArrĂȘtĂ© du 19 juin 2015, qui a modifiĂ© celui du 31 janvier 1986.
Câest une disposition passĂ©e inaperçue qui avait Ă©tĂ© introduite par voie dâamendement dans le projet de loi dit Elan portant Ă©volution du logement, de lâamĂ©nagement et du numĂ©rique. Cet amendement portĂ© en mai dernier par le dĂ©putĂ© LR, Thibault Bazin, prĂ©voyait que les organismes HLM accordent Ă la police et Ă la gendarmerie nationales ainsi que, le cas Ă©chĂ©ant, Ă la police municipale une autorisation permanente de pĂ©nĂ©trer dans les parties communes de leurs immeubles. Une disposition adoptĂ©e par le Parlement mais finalement censurĂ©e le 15 novembre par le Conseil Constitutionnel. Cavalier lĂ©gislatif » Dans un communiquĂ©, le ministĂšre de la CohĂ©sion des territoires explique que lâarticle incriminĂ© constitue un cavalier » lĂ©gislatif, câest Ă dire un article qui nâa pas de lien avec le sujet traitĂ© par le projet de loi initial. Mais, poursuit-il, cette mesure pourra ĂȘtre rĂ©introduite et réétudiĂ©e dans le cadre dâun prochain texte de loi. Paradoxalement, Julien Denormandie, qui Ă©tait secrĂ©taire dâEtat Ă la CohĂ©sion des territoires en mai dernier, avait donnĂ© son feu vert Ă lâamendement en sĂ©ance publique alors quâil avait rappelĂ© quelques jours plus tĂŽt en commission que lâarticle du Code de la construction prĂ©voit dĂ©jĂ un cadre lĂ©gal dâintervention permanente les propriĂ©taires et exploitants dâimmeubles Ă usage dâhabitation et leurs reprĂ©sentants peuvent accorder Ă la police et la gendarmerie nationale, ainsi, le cas Ă©chĂ©ant, quâĂ la police municipale, une autorisation permanente de pĂ©nĂ©trer dans les parties communes de ces immeubles. ». DĂ©bat sur lâoccupation des halls dâimmeubles InterrogĂ© par la Gazette, le dĂ©putĂ© Bazin explique que son amendement Ă©tait un amendement dâappel qui visait Ă ouvrir le dĂ©bat sur la tranquillitĂ© des logements sociaux et la sĂ©curitĂ© de leurs rĂ©sidents en apportant une rĂ©ponse aux problĂšmes dâoccupation intempestive des cages dâescaliers ». En rĂ©alitĂ©, lâautorisation aux forces de lâordre dâentrer dans les parties communes des logements sociaux est dĂ©jĂ inscrite dans le droit, reconnaĂźt-il, mais en pratique, cela ne fonctionne pas. Lâambition de mon amendement, qui aurait pu ĂȘtre prĂ©cisĂ© davantage, Ă©tait dâapporter une rĂ©ponse simplifiĂ©e et opĂ©rationnelle, câest Ă dire une autorisation permanente qui nâait pas besoin dâĂȘtre renouvelĂ©e tous les six mois ».
Pourrappel : Article 521-1 du code pĂ©nal : Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sĂ©vices graves, ou de commettre un acte de cruautĂ© envers un animal domestique, ou apprivoisĂ©, ou tenuIl est de plus en frĂ©quent de lire dans la presse que des immeubles se sont effondrĂ©s alors quâils Ă©taient habitĂ©s. Ces effondrements peuvent ĂȘtre impressionnants et largement mĂ©diatisĂ©s, tels que celui de Miami le 24 juin 2021 ou encore ceux de la rue dâAubagne Marseille en novembre 2018 qui ont occasionnĂ© le dĂ©cĂšs de huit personnes. Article actualisĂ© par son auteur le 12 aoĂ»t 2021. Lâeffondrement dâun immeuble amĂšne Ă poser de nombreuses questions. Dâune part concernant les causes, dâautre part concernant la responsabilitĂ© des propriĂ©taires de lâimmeuble sinistrĂ©. Cette Ă©tude a pour objet de prĂ©ciser les obligations et responsabilitĂ©s pesant sur les propriĂ©taires de biens immobiliers et de mettre en lumiĂšre dâĂ©ventuelles lacunes lĂ©gislatives. I ActualitĂ©. Le 16 juin 2021, un immeuble sâest effondrĂ© dans le centre historique de Bordeaux [1]. A cinq jours dâintervalle, le 21 juin suivant, deux autres immeubles sont tombĂ©s sous le poids des vieilles pierres girondines. Aucune victime nâest alors Ă dĂ©plorer. Sâil est encore trop tĂŽt pour dĂ©terminer les causes du sinistre, la ville a rapidement pris des mesures pour sĂ©curiser les lieux. Les immeubles de premiĂšre proximitĂ© ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s afin de prĂ©venir le possible effet de domino entre les diffĂ©rents bĂątiments, tandis que les habitants ont Ă©tĂ© relogĂ©s. La mairie de Bordeaux qui a saisi les autoritĂ©s judiciaires, a lancĂ© des expertises pour dĂ©terminer les causes exactes des effondrements. Ces audits seront effectuĂ©s sur un large pĂ©rimĂštre. Pour que le chantier de mise en sĂ©curitĂ© soit rĂ©alisĂ© rapidement, la mairie a dĂ©cidĂ© de se substituer aux propriĂ©taires en lançant les travaux de sĂ©curisations. Selon lâadjoint au logement, StĂ©phane Pfeiffer, la ville exĂ©cutera les travaux dâoffice et portera aussi la responsabilitĂ© de la rĂ©alisation des travaux ». Ces travaux nâĂ©tant que provisoire, la facture sera adressĂ©e aux propriĂ©taires, qui attendent impatiemment les suites judiciaires et qui pourront se retourner vers leur assurance ». Cette situation nâest cependant pas nouvelle. En novembre 2018, Marseille a Ă©tĂ© la scĂšne dâeffondrements successifs dâimmeubles provoquant la mort de huit personnes. Cette affaire a mis en lumiĂšre lâampleur du problĂšme des logements insalubres. Suite Ă une expertise judiciaire qui faisait Ă©tat dâun grand nombre de manquements majeurs » et dâoccasions manquĂ©es », les juges dâinstruction ont prononcĂ© la mise en examen de lâancien adjoint au maire de la ville de Marseille, dâun propriĂ©taire dâappartement et du syndic de copropriĂ©tĂ© de lâimmeuble, concernant un second appartement dont il Ă©tait chargĂ© et qui Ă©tait Ă lâĂ©poque habitĂ©. Aussi, le mal logement dans le secteur immobilier et la mise en pĂ©ril de certains bĂątiments soulĂšvent une question Quelles sont les obligations des propriĂ©taires dâimmeuble pour assurer le maintien en bon Ă©tat de leur bien ? II Les obligations du propriĂ©taire de lâimmeuble. La loi impose certains diagnostics au propriĂ©taire dâun bien [2] diagnostic amiante, termites, plomb, etc lorsquâune vente ou une mise en location a lieu. A dĂ©faut de se trouver dans ces situations, il nâest pas explicitement posĂ© dâobligations permettant dâassurer le maintien de lâĂ©tat dâun immeuble, le Diagnostic Technique Global DTG sera le seul mĂ©canisme prĂ©ventif obligatoire. Le DTG est un diagnostic prĂ©cisant lâĂ©tat apparent de lâimmeuble, des parties communes et Ă©quipements communs de la copropriĂ©tĂ©. Il dĂ©termine aussi les travaux Ă prĂ©voir dans les 10 prochaines annĂ©es. Depuis le 1er janvier 2017, le diagnostic technique global nâest en gĂ©nĂ©ral pas obligatoire pour la copropriĂ©tĂ©. Il nâest obligatoire que dans quelques cas article 58 de la loi ALUR du 27 mars 2014 Immeuble de plus de 10 ans mis rĂ©cemment en copropriĂ©tĂ©. RĂ©sidence fait lâobjet dâune procĂ©dure pour insalubritĂ©. A noter quâil devient obligatoire pour les copropriĂ©taires depuis le 1er janvier 2017, de se prononcer sur leur volontĂ© de rĂ©aliser un DTG. NĂ©anmoins, aucune sanction nâest prĂ©vue par la loi ALUR ou le dĂ©cret dâapplication en cas de non-respect de la lĂ©gislation relative au DTG. Des recours en annulation dâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale pourraient ĂȘtre intentĂ©s par les copropriĂ©taires pour non-respect des rĂšgles de vote, etc. LâintĂ©rĂȘt de la rĂ©alisation dâun DTG est de connaitre lâĂ©tat de dĂ©gradation de lâimmeuble afin dâĂ©viter dâĂȘtre pris de court par des dĂ©penses importantes. Durant la possession de lâimmeuble et lorsquâil nây a pas de vente ou de location, il nâexiste pas dâautre diagnostic immobilier obligatoire imposĂ© au propriĂ©taire du bien. Aussi, en cas de propriĂ©tĂ© dâun immeuble entier acquis par une seule personne ou par le biais dâune SociĂ©tĂ© Civil ImmobiliĂšre SCI, rien ne les oblige Ă faire Ă©tablir un DTG. Cette insuffisance dans la prĂ©vention des risques rĂ©vĂšle les limites de la loi. Il est clair que davantage de mesures prĂ©ventives seraient les bienvenues pour Ă©viter le danger quâun immeuble en mauvais Ă©tat pourrait reprĂ©senter, comme cela a notamment Ă©tĂ© le cas Ă Marseille et Bordeaux. III La responsabilitĂ© du propriĂ©taire dâimmeuble. A La responsabilitĂ© du fait des bĂątiments. Un propriĂ©taire peut voir sa responsabilitĂ© extra-contractuelle engagĂ©e du fait des bĂątiments. Il sâagit dâune responsabilitĂ© spĂ©ciale du fait des choses. Lâarticle 1244 ancien 1386 du Code civil dispose que Le propriĂ©taire dâun bĂątiment est responsable du dommage causĂ© par sa ruine, lorsquâelle est arrivĂ©e par une suite du dĂ©faut dâentretien ou par le vice de sa construction ». Un âbĂątimentâ au sens large correspond Ă des constructions de toute nature Ă©levĂ©es au-dessus de la terre et qui constituent un assemblage de matĂ©riaux rĂ©alisĂ© artificiellement de façon Ă procurer une union durable » [3]. Le bĂątiment doit ĂȘtre en ruine » pour que la responsabilitĂ© du propriĂ©taire puisse ĂȘtre engagĂ©e. Câest Ă dire que la construction doit se trouver dans un processus de dĂ©gradation pouvant aboutir Ă sa destruction complĂšte. Pour finir, la ruine » doit rĂ©sulter dâun dĂ©faut dâentretien ou dâun vice de construction. Concernant la mise en Ćuvre de lâarticle 1244 du Code civil, la victime ne devra pas nĂ©cessairement prouver la faute du propriĂ©taire de lâimmeuble, mais simplement Ă©tablir que le dĂ©faut dâentretien ou le vice de construction a causĂ© la ruine du bĂątiment. Il sâagit dâune responsabilitĂ© objective. Attention, lâimmeuble nâest pas toujours considĂ©rĂ© comme Ă©tant un bĂątiment. En effet, il sâagira de distinguer lâimmeuble par nature bien qui ne peut ĂȘtre dĂ©placĂ© de ses accessoires tuyaux dâamenĂ©e dâeau enfouis dans le sol, terres, animaux affectĂ©s lâexploitation dâune propriĂ©tĂ© qui sont des immeubles par affectation. De mĂȘme, lâusufruit, les servitudes, les hypothĂšques et les actions judiciaires qui tendent Ă la revendication de la propriĂ©tĂ© immobiliĂšre sont des droits considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des biens immobiliers. DĂšs lors, seul lâimmeuble par nature, câest Ă dire la construction, ne peut engager la responsabilitĂ© du propriĂ©taire du fait des bĂątiments. En outre, en engageant cette responsabilitĂ© article 1244, la jurisprudence de la Cour de cassation est trĂšs claire On exclut la disposition gĂ©nĂ©rale de lâarticle 1242 ancien 1384 du Code Civil, câest Ă dire la responsabilitĂ© du fait des choses. La victime qui souhaite agir en justice contre le propriĂ©taire dâun immeuble en ruine devra nĂ©cessairement intentĂ©e une action sur le fondement de la responsabilitĂ© du fait des bĂątiments. Cette action Ă©tant exclusive dâune autre action. Lorsque les conditions dâapplication de lâarticle 1244 sont rĂ©unies, la victime ne pourra pas intenter dâautres actions que celle relative Ă la responsabilitĂ© du fait des bĂątiments, quand bien mĂȘme lâarticle 1242 lui serait plus favorable. En dâautres termes, la responsabilitĂ© du fait des choses sera engagĂ©e lorsque les conditions relatives Ă la responsabilitĂ© de lâarticle 1244 ne seront pas remplies. B La responsabilitĂ© du fait des choses. La deuxiĂšme chambre civile de la Haute juridiction envisage la situation oĂč le bĂątiment ne constitue pas une ruine Mais attendu que si lâarticle 1386 du code civil vise spĂ©cialement la ruine dâun bĂątiment, les dommages qui nâont pas Ă©tĂ© causĂ©s dans de telles circonstances peuvent nĂ©anmoins ĂȘtre rĂ©parĂ©s sur le fondement des dispositions de lâarticle 1384, alinĂ©a 1er, du mĂȘme code qui Ă©dictent une prĂ©somption de responsabilitĂ© du fait des choses » [4]. DĂšs lors, la responsabilitĂ© du propriĂ©taire de lâimmeuble sera engagĂ©e sur le fondement de la prĂ©somption de responsabilitĂ© du fait des choses, lorsque notamment un vĂ©hicule aura Ă©tĂ© endommagĂ© par la chute de pierres provenant dâune voĂ»te dâun immeuble. Lâarticle 1242 ancien 1384 du Code Civil pose le principe de la responsabilitĂ© du fait des choses On est responsable non seulement du dommage que lâon cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causĂ© par le fait des personnes dont on doit rĂ©pondre, ou des choses que lâon a sous sa garde ». Le propriĂ©taire, gardien de lâimmeuble, doit donc faire preuve dâune extrĂȘme vigilance, puisquâil peut voir sa responsabilitĂ© engagĂ©e Ă cet Ă©gard. Enfin, la responsabilitĂ© civile est un Ă©niĂšme fondement envisageable, obligeant le propriĂ©taire dâun immeuble Ă rĂ©parer les dommages causĂ©s Ă autrui. C La responsabilitĂ© civile. Le propriĂ©taire dâun immeuble a lâobligation de rĂ©parer le dommage causĂ© par son bien. Aussi, il peut voir engager sa responsabilitĂ© civile sur le fondement des articles 1240 et 1241 du Code Civil, si des dommages sont causĂ©s par sa faute, son imprudence et ou sa nĂ©gligence. Selon lâarticle 1240 du Code Civil Tout fait quelconque de lâhomme, qui cause Ă autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivĂ© Ă le rĂ©parer ». Et, au regard de lâarticle 1241 du Code Civil Chacun est responsable du dommage quâil a causĂ© non seulement par son fait, mais encore par sa nĂ©gligence ou par son imprudence ». Ce fondement est confirmĂ© depuis des annĂ©es par la jurisprudence et repris derniĂšrement, Ă titre dâexemple, dans un arrĂȘt de la Cour dâappel de Grenoble du 23 mars 2021 DĂšs lors que la clĂŽture de M. C. a Ă©tĂ© endommagĂ©e par des chutes de neige glissant de lâimmeuble des consorts A., alors que le syndicat de copropriĂ©taires doit assurer lâentretien de la toiture, ce syndicat de copropriĂ©taires engage sa responsabilitĂ© sur le fondement des articles 1240 et 1241 du code civil » [5]. En outre, pour engager valablement la responsabilitĂ© civile du propriĂ©taire dâun immeuble, il faudra dĂ©montrer le lien de causalitĂ© entre le fait gĂ©nĂ©rateur et le dommage. La charge de la preuve appartient Ă la victime qui devra dĂ©montrer lâexistence dâun lien de causalitĂ© pour obtenir rĂ©paration sur le fondement de la responsabilitĂ© civile. Aussi, parce que la responsabilitĂ© du propriĂ©taire dâun immeuble lâoblige Ă rĂ©parer le prĂ©judice causĂ© Ă autrui, il lui sera fortement conseillĂ©, voir imposĂ© de sâassurer. De cette façon, lâassurance prendra en charge la rĂ©paration du dommage causĂ© par lâimmeuble et sera un moyen efficace pour garantir la protection du propriĂ©taire. IV Les assurances obligatoires et facultatives du propriĂ©taire dâun bien immobilier. En France, lâobligation de souscrire Ă une assurance dĂ©pend du statut propriĂ©taire, locataire, copropriĂ©taire Concernant le propriĂ©taire dâun bien qui nâest pas en copropriĂ©tĂ©, il nâa pas lâobligation de souscrire Ă une assurance habitation, bien que cela soit fortement conseillĂ©. En revanche, le copropriĂ©taire dâune rĂ©sidence principale ou secondaire doit Ă minima, souscrire Ă lâassurance responsabilitĂ© civile. DâaprĂšs la loi ALUR du 24 mars 2014 et lâarticle 9-1 insĂ©rĂ© dans la loi du 10 juillet 1965 Chaque copropriĂ©taire est tenu de sâassurer contre les risques de responsabilitĂ© civile dont il doit rĂ©pondre en sa qualitĂ© soit de copropriĂ©taire occupant, soit de copropriĂ©taire syndicat de copropriĂ©taires est tenu de sâassurer contre les risques de responsabilitĂ© civile dont il doit rĂ©pondre ». Aussi, le copropriĂ©taire qui occupe son logement ou qui loue son appartement ou en occupation Ă titre gratuit, ainsi que celui qui possĂšde un logement vide doit nĂ©cessairement souscrire Ă cette assurance qui lui est obligatoire. La responsabilitĂ© civile du copropriĂ©taire protĂšge les tiers syndic, voisin, locataire, colocataire, autre tiers dâun prĂ©judice causĂ© par un vice de construction dans lâamĂ©nagement intĂ©rieur du logement. un dĂ©faut dâentretien des installations Ă©lectriques, de chauffage, de plomberie, etc. dâĂ©ventuels troubles de jouissance pour le locataire ou le colocataire ». Il faudra nĂ©anmoins distinguer le copropriĂ©taire occupant du copropriĂ©taire non occupant Le copropriĂ©taire occupant devra sâassurer en responsabilitĂ© civile. Le copropriĂ©taire non occupant sera contraint de souscrire lâassurance responsabilitĂ© civile de propriĂ©taire non occupant PNO. A cĂŽtĂ© de lâassurance responsabilitĂ© civile du copropriĂ©taire, lâimmeuble en copropriĂ©tĂ© doit obligatoirement ĂȘtre assurĂ© par le syndic et les locataires et colocataires. Il sâagit de contrats dâassurances adaptĂ©s Ă leur qualitĂ© propre. Des assurances facultatives peuvent aussi ĂȘtre souscrites en complĂ©ment de lâassurance responsabilitĂ© civile. Mais lâassurĂ© doit ĂȘtre vigilant. Lâarticle L113-1 du Code des assurances dispose Toutefois, lâassureur ne rĂ©pond pas des pertes et dommages provenant dâune faute intentionnelle ou dolosive de lâassurĂ©. » En effet, sâil sâabstient volontairement dâentretenir son bien, la garantie quâil aura alors souscrite pourra lui ĂȘtre refusĂ©e. La cour dâappel, qui, dans lâexercice de son pouvoir souverain, a retenu que la persistance de M. X... dans sa dĂ©cision de ne pas entretenir la couverture de son immeuble manifestait son choix dĂ©libĂ©rĂ© dâattendre lâeffondrement de celle-ci, a pu en dĂ©duire quâun tel choix, qui avait pour effet de rendre inĂ©luctable la rĂ©alisation du dommage et de faire disparaĂźtre lâalĂ©a attachĂ© Ă la couverture du risque, constituait une faute dolosive excluant la garantie de lâassureur et a lĂ©galement justifiĂ© sa dĂ©cision » [6]. En dâautres termes, cela signifie que si un propriĂ©taire nâentretient pas son immeuble, alors il ne pourra pas ĂȘtre assurĂ©. Cette faute dolosive qui se distingue de la faute intentionnelle en ce que lâintention de crĂ©er le dommage nâest pas nĂ©cessaire fait perdre Ă lâassurĂ© sa garantie souscrite. V Les mesures curatives en cas de logement indĂ©cent, insalubre ou en pĂ©ril. La loi SRU SolidaritĂ© et Renouvellement Urbain du 13 dĂ©cembre 2000 a Ă©tĂ© notamment pensĂ©e pour lutter contre lâhabitat insalubre et dangereux en unifiant et en modernisant les procĂ©dures. La loi ALUR du 24 mars 2014 a repris les grands principes de la loi SRU. Lâimmeuble doit ĂȘtre dĂ©cent, des diagnostics permettent de dĂ©terminer lâĂ©tat de dĂ©cence du bien. En effet, les diagnostics amiante, gaz, termites, mĂ©rule, Ă©lectricitĂ©, plomb, etc, seront des indicateurs pour le locataire ou le vendeur. Lorsque le propriĂ©taire dâun immeuble ne vend, ni ne loue son bien, il devra nĂ©anmoins rester vigilant puisque des procĂ©dures pourront ĂȘtre engagĂ©es par le prĂ©fet. Des mesures curatives permettront dâĂ©liminer le dĂ©faut causĂ© par le manque de diligence ou de vigilance du propriĂ©taire. A Le logement indĂ©cent. Lâarticle 6 de la loi du 6 juillet 1989 dispose Le bailleur est tenu de remettre au locataire un logement dĂ©cent ne laissant pas apparaĂźtre de risques manifestes pouvant porter atteinte Ă la sĂ©curitĂ© physique ou Ă la santĂ©, exempt de toute infestation dâespĂšces nuisibles et parasites, rĂ©pondant Ă un critĂšre de performance Ă©nergĂ©tique minimale et dotĂ© des Ă©lĂ©ments le rendant conforme Ă lâusage dâhabitation ». Cette obligation lĂ©gale sâapplique concernant la rĂ©sidence principale du locataire article 2 de la loi du 6 juillet 1989. Aussi, le propriĂ©taire-bailleur doit fournir un logement en bon Ă©tat dâusage et de rĂ©paration. A titre dâexemple, une toiture non Ă©tanche, un mauvais Ă©tat du gros Ćuvre ou des matĂ©riaux dĂ©tĂ©riorĂ©s ne permettent pas de qualifier le bien de dĂ©cent. En cas de non-dĂ©cence du logement, le locataire peut prendre contact avec le propriĂ©taire responsable de lâĂ©tat du bien louĂ©. Ce dernier devra effectuer toutes les rĂ©parations autres que celles qui incombent normalement au locataire. A dĂ©faut dâaccord, le locataire pourra saisir la Commission DĂ©partementale de Conciliation. NĂ©anmoins, si aucune solution nâest trouvĂ© par la Commission, un mode alternatif de rĂšglement des litiges pourra ĂȘtre envisagĂ© conciliation, mĂ©diation. Enfin, le locataire pourra aussi saisir le juge du tribunal des contentieux de la protection. Rappelons que le manque de dĂ©cence dâun logement reste un litige entre le locataire et le bailleur. En effet, la dĂ©cence ou non du logement ne reprĂ©sente pas, prima facie, un danger immĂ©diat et suffisant important justifiant lâintervention de lâautoritĂ© publique. B Le logement insalubre. Si un immeuble ou logement prĂ©sente un danger pour la santĂ© des occupants ou du voisinage, alors des mesures pourront ĂȘtre mises en place pour y remĂ©dier. Toute personne qui a connaissance de lâinsalubritĂ© dâun habitat doit la signaler au prĂ©fet du dĂ©partement. La prĂ©fecture pourra ainsi procĂ©der Ă lâĂ©valuation des risques et si nĂ©cessaire, au traitement de lâinsalubritĂ© via un arrĂȘtĂ© de traitement de lâinsalubritĂ©. La procĂ©dure de classement en insalubritĂ© pourra ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e notamment en cas dâhumiditĂ© importante, de prĂ©sence dâamiante, de plomb, de murs fissurĂ©s⊠La mauvaise qualitĂ© ou la dĂ©gradation des structures dâun bĂątiment fondations, murs, etc sont des situations rendant le bien insalubre. Le prĂ©fet constatera ensuite la rĂ©alisation des travaux ordonnĂ©s et prononcera la mainlevĂ©e de lâarrĂȘtĂ© qui a prononcĂ© lâinterdiction dâhabiter les lieux, de les utiliser ou dây accĂ©der. Si les travaux ordonnĂ©s dĂ©molition de tout ou partie de lâimmeuble ou de la construction, rĂ©paration, etc nâont pas Ă©tĂ© effectuĂ© dans un dĂ©lai fixĂ©, le prĂ©fet pourra faire procĂ©der dâoffice Ă leur exĂ©cution. Ces travaux seront Ă la charge du propriĂ©taire de lâimmeuble ou du syndic de copropriĂ©tĂ©. C Les procĂ©dures de protection du logement. La loi ELAN du 23 novembre 2018 opĂšre un changement dans la politique de lutte contre lâhabitat indigne. Lâarticle 198 de la loi habilite le Gouvernement Ă adopter par ordonnance des mesures lĂ©gislatives visant Ă harmoniser et simplifier les polices administratives afin de rĂ©pondre plus efficacement Ă lâurgence de telles situations. Aussi, le 16 septembre 2020, lâordonnance n°2020-1144 relative Ă lâharmonisation et Ă la simplification des polices des immeubles, locaux et installations » a Ă©tĂ© prise par le Gouvernement. A partir du 1er janvier 2021, une police administrative spĂ©ciale unique est instaurĂ©e, rĂ©unissant ainsi les objectifs de sĂ©curitĂ© et de salubritĂ© des immeubles bĂątis. Cette police rassemble ainsi plus dâune dizaine de procĂ©dures, auparavant dispersĂ©es dans le Code de la construction et de lâhabitation CCH et le Code de la santĂ© publique CSP. A noter que les dispositions de lâordonnance ne sont applicables quâaux arrĂȘtĂ©s notifiĂ©s Ă compter du 1er janvier 2021 selon lâarticle 19 de lâordonnance n°2020-1144. Le Code de la construction et de lâhabitation prĂ©voit dans son Titre Ier, un Chapitre unique consacrĂ© Ă la sĂ©curitĂ© et la salubritĂ© des immeubles, locaux et installations articles L511-1 Ă L511-22. La sĂ©curitĂ© publique exige des immeubles quâils ne prĂ©sentent pas de dĂ©fauts de soliditĂ© pouvant exposer les occupants ou les tiers Ă un danger grave. A dĂ©faut, une procĂ©dure pourra ĂȘtre engagĂ©e par le maire ou le prĂ©fet article L511-4. Des mesures dâurgence pourront aussi ĂȘtre prises dĂ©molition, Ă©vacuation, etc dans le cas oĂč lâimmeuble ou une partie qui le compose plancher, balcon, etc menace de sâeffondrer. Toute personne qui a connaissance de faits rĂ©vĂ©lant une situation menaçante devra les signaler Ă la mairie par tous moyens. Deux procĂ©dures peuvent ĂȘtre mises en place La procĂ©dure hors cas dâurgence articles L511-4 Ă L511-18 du CCH La procĂ©dure dâurgence article L511-19 Ă L511-21 du CCH VI Les risques pour le propriĂ©taire dâun logement insalubre ou ne rĂ©pondant pas aux obligations de sĂ©curitĂ©. Lâarticle L511-22 du CCH expose clairement les sanctions pĂ©nales applicables Ă la personne ne rĂ©pondant pas Ă ses obligations de sĂ©curitĂ© et salubritĂ© de son immeuble, local ou installation. Le propriĂ©taire sâexpose aux mĂȘmes sanctions qui Ă©taient auparavant appliquĂ©es. Les risques pour lui ne changent pas, tandis que la procĂ©dure se dĂ©-complexifie, permettant aux pouvoirs dâadopter plus rapidement les mesures adĂ©quates face Ă la situation de danger. Ces sanctions sont Refus volontaire de rĂ©aliser les travaux - 1 an dâemprisonnement ; - Une amende de 50 000 euros. Refus volontaire de reloger le locataire - 3 ans dâemprisonnement ; - Une amende de 100 000 euros. DĂ©grader le logement pour faire partir le locataire - 3 ans dâemprisonnement ; - Une amende de 100 000 euros. Dans ces trois situations, les juges peuvent aussi dĂ©cider de confisquer lâimmeuble ou le logement et/ou interdire pour 10 ans maximum le propriĂ©taire dâacheter un bien immobilier pour le louer. A titre dâexemple, la Cour dâappel de Paris a rendu un jugement le 12 mars 2002 condamnant un prĂ©venu ayant continuĂ© Ă louer malgrĂ© lâinterdiction dâhabiter et dâutiliser un local insalubre [7]. Conclusion. En dĂ©finitive, les premiers effondrements survenus Ă Marseille ont mis en lumiĂšre un vĂ©ritable flĂ©au les carences lĂ©gislatives concernant lâentretien des immeubles. Une menace encore plus dangereuse que la simple et trĂšs prĂ©visible usure du temps. Si la France dĂ©couvre quâelle regorge aujourdâhui dâhabitat indigne et dangereux, menaçant la santĂ© et la sĂ©curitĂ© de sa population, nâaurait-elle pas pu lâĂ©viter en prĂ©venant plutĂŽt quâen cicatrisant ? La lĂ©gislation actuelle fait dĂ©faut quant aux obligations des propriĂ©taires dâimmeuble. Sâils doivent effectivement maintenir leur immeuble en bon Ă©tat, rien ne les oblige vĂ©ritablement, avant que celui-ci ne soit insalubre ou ne tombe en ruine. Or, il suffirait dâexiger un DTG pour les immeubles anciens afin dâobtenir une excellente connaissance de lâhabitat dâune commune et que soient mises en place, si nĂ©cessaire, les mesures conservatrices garantissant la sĂ©curitĂ© et la santĂ© de tous. Parce que Toute petite tĂąche quotidienne et quotidiennement accomplie, donne de meilleurs rĂ©sultats que de sporadiques travaux dâHercule ». Le lĂ©gislateur doit rĂ©agir et garantir dĂ©finitivement par des rĂšgles claires et prĂ©cises, le bon Ă©tat des immeubles. Recommandez-vous cet article ? Donnez une note de 1 Ă 5 Ă cet article Lâavez-vous apprĂ©ciĂ© ? Notes de l'article [3] DĂ©finition du bĂątiment donnĂ©e par CA Paris, 26 nov. 1946, Deurbergue JCP G 1947, II, 3444. [4] Cour de cassation, civile, Chambre civile 2, 22 octobre 2009, PubliĂ© au bulletin. [5] Cour dâappel, Grenoble, 2e chambre civile, 23 Mars 2021 - n° 19/01417. [6] Cour de cassation, civile, Chambre civile 2, 25 octobre 2018, PubliĂ© au bulletin. [7] CA Paris, 12 mars 2002, n°2001/03725. .