Retrouvezici le replay de notre journal des Outre-mer, Ă©galement diffusĂ© sur France 3 Ă 11h35. L'info Outre-mer du mercredi 27 juillet 2022 est prĂ©sentĂ© par Thierry Belmont .En matiĂšre de sexualitĂ©, il existe de nombreuses questions taboues que lâon nâose pas poser. Parmi elles, lâinterrogation Mais que ressentent donc les femmes pendant la pĂ©nĂ©tration ? Pour y rĂ©pondre, la parole est donnĂ©e Ă ces rĂ©ponses ont Ă©tĂ© collectĂ©es sur un forumChaque femme vit une expĂ©rience diffĂ©renteQue ressentent donc les femmes pendant la pĂ©nĂ©tration ?1. Un sentiment de plĂ©nitude » 2. Des vagues de plaisir »3. Des picotements et de la chaleur »4. Une sensation diffĂ©rente en fonction de la taille du pĂ©nis5. Vous ne pouvez penser Ă rien dâautre »6. Une pression profonde »36% des femmes ont besoin dâune stimulation du clitorisComment donner un orgasme clitoridien ?RelayĂ©es par nos confrĂšres de Menâs Health, les rĂ©ponses donnĂ©es par les femmes sur ce quâelles ressentent lorsquâun homme est en elles sont variĂ©es. Sous couvert dâanonymat, elles livrent leurs impressions sur cette sensation pendant le rapport rĂ©ponses ont Ă©tĂ© collectĂ©es sur un forumIl faut ĂȘtre tĂ©mĂ©raire pour tĂ©moigner Ă visage dĂ©couvert de ce que lâon ressent pendant la pĂ©nĂ©tration. Pour rĂ©pondre Ă cette interrogation qui taraude un bon nombre dâentre nous, nos confrĂšres sont allĂ©s dĂ©goter les rĂ©ponses les plus prĂ©cises. Le lieu idĂ©al Reddit. Sur ce forum, une question ouverte adressĂ©e exclusivement aux femmes Que ressentez-vous pendant le sexe ? »Chaque femme ressent une sensation propre Ă elle pendant la pĂ©nĂ©tration â Source Tzido/ Getty ImagesChaque femme vit une expĂ©rience diffĂ©renteAlors que chaque femme est cachĂ©e derriĂšre un pseudonyme, chacune dâentre elle a livrĂ© explicitement son ressenti. Des centaines de rĂ©ponses ponctuaient cette discussion avec des propos plus ou moins longs. Pour chaque personne interrogĂ©e, lâexpĂ©rience Ă©tait diffĂ©rente. Et pour cause, il yâa autant de plaisirs quâil existe dâindividus. ConsĂ©quence directe, chacun vit la pĂ©nĂ©tration Ă sa maniĂšre. Si certaines vivaient lâextase Ă ce moment charniĂšre du rapport sexuel, dâautres au contraire pourraient bien sâen passer. Des Ă©clairages essentiels pour les hommes qui, grĂące Ă ces rĂ©ponses, pourraient mieux combler leur partenaire pour atteindre lâ que les femmes ressentent pendant la pĂ©nĂ©tration â Source NY PostQue ressentent donc les femmes pendant la pĂ©nĂ©tration ?1. Un sentiment de plĂ©nitude » Sous le pseudonyme de zofo, cette femme ressent Ă©normĂ©ment de plaisir pendant la pĂ©nĂ©tration. Elle qualifie mĂȘme ce moment dâ incroyable » et le dĂ©crit comme une sensation de plĂ©nitude et de pression. Lâinternaute compare lâinstant aprĂšs un rapport sexuel Ă ce que lâon ressent aprĂšs avoir fait une promenade. Vous vous sentez vidĂ©e dans le bon sens du terme » ajoute-elle. Puis dâajouter Waw, je viens de rĂ©aliser quâil est trĂšs difficile de dĂ©crire la sensation que nous ressentons lorsque nous faisons lâamour ».Un sentiment de plĂ©nitude â Source Huffpost2. Des vagues de plaisir »Une internaute du nom de Rainbownerdsgirl se montre plus gĂ©nĂ©reuse en dĂ©tails sur le forum. Comme Zofo, elle adore la pĂ©nĂ©tration mais sait mieux comment partager ses sensations. Tout votre corps devient chaud et des vagues de plaisir vous envahissent » raconte-t-elle. Un sentiment dâexcitation graduel qui se conclue par lâorgasme pour cette femme. Dâailleurs, il existe 7 maniĂšres pour faire atteindre ce pic Ă sa chaleur intense â Source NY post3. Des picotements et de la chaleur »Pour la femme derriĂšre le pseudonyme Bananasantos, tout dĂ©pend de lâintensitĂ© de la relation sexuelle. Pour autant, certaines sensations sont rĂ©currentes. Elle dĂ©crit une chaleur, des picotements, des frissons, de lâhumiditĂ©, de la sueur, de la sensualitĂ© et des vagues de chaleur qui se dĂ©veloppent lentement des orteils vers la tĂȘte pendant lâorgasme. Quant Ă savoir ce quâelle ressent prĂ©cisĂ©ment au moment de la pĂ©nĂ©tration, elle estime quâil est assez difficile de dĂ©crire ce moment. Câest comme un pop ! » explique lâinternaute, ajoutant que câest plusieurs sortes de sensations incroyables qui se manifestent Ă la fois. Cela dĂ©pend de la taille du pĂ©nis â Source Menâs health4. Une sensation diffĂ©rente en fonction de la taille du pĂ©nisAlors que les trois internautes dĂ©crivaient le plaisir quâelles ressentaient pendant la pĂ©nĂ©tration, pour Badwolfgodess, les sensations diffĂšrent selon le gabarit du pĂ©nis de son partenaire. Elle dĂ©crit ce quâelle perçoit lorsquâelle est pĂ©nĂ©trĂ©e par un homme Ă la taille moyenne. Ăa me semble tellement bien, comme si son pĂ©nis Ă©tait fait pour ĂȘtre en moi. Je me sens remplie [âŠ] comme si jâavais chaud partout » prĂ©cise-t-elle. Pour la femme, les gros pĂ©nis procurent un autre type de plaisir. Jâai lâimpression quâils mâouvrent davantage et câest diffĂ©rent. Ăa ne rentre pas parfaitement Ă lâintĂ©rieur et cela est trop intense pour moi » Ă©crit-elle. Badwolfgodess se montre plus clĂ©mente Ă lâĂ©gard des tailles plus modestes. Elle qualifie cette pĂ©nĂ©tration de plus intime ». Je peux la sentir en moi beaucoup plus profondĂ©ment quâavec les gros pĂ©nis » confie lâinternaute sur le groupe de discussion. Lâimpression dâĂȘtre coupĂ© du monde â Source Women fitness5. Vous ne pouvez penser Ă rien dâautre »Romancetheriot est plus romantique, comme lâindique son pseudonyme. Pour elle, la pĂ©nĂ©tration est un acte passionnel et doux. Elle dĂ©crit le dĂ©but comme une tornade vertigineuse de sensations et de sentiments qui consument ». Lorsquâelle est pĂ©nĂ©trĂ©e, la femme raconte ne pouvoir penser Ă rien dâautre. Au moment de lâorgasme, elle ressent du plaisir qui monte par vagues. Câest une tornade vertigineuse de sensations et de sentiments qui consument » â Source Piotr Marcinski/ Eyeem6. Une pression profonde »Pour Unteryn, tout dĂ©pend de la capacitĂ© de son partenaire Ă atteindre les zones les plus sensibles du vagin. Ainsi, elle dĂ©crit une sensation de pression profonde et de petites dĂ©charges Ă©lectriques plaisantes », ajoutant toutefois que si son pĂ©nis est assez imposant, il lui arrive Ă©galement de ressentir une sorte de rayonnement intense » qui lâenvahit. 36% des femmes ont besoin dâune stimulation du clitorisRelayĂ©e par nos confrĂšres de Metro bien que peu dĂ©montrĂ©e par les rĂ©ponses de ce forum, une insatisfaction demeure quant Ă la pĂ©nĂ©tration. Et câest ce que prouve cette Ă©tude. Selon ses conclusions, seulement 18% des femmes ont un orgasme avec seulement une pĂ©nĂ©tration tandis que 36% ont besoin dâune stimulation clitoridienne pour jouir. Une preuve que ce moment du rapport sexuel nâest pas capital pour lâorgasme. Le clitoris est un organe dĂ©diĂ© entiĂšrement au plaisir et 11 choses Ă©tonnantes le stimuler le clitoris â Source Zulu Medical CosmeticsPour une sexualitĂ© Ă©panouie, il est important quâune communication transparente soit Ă©tablie. Ătre attentif aux envies de son partenaire est une bonne façon dâavoir un plaisir partagĂ©. Si une femme nâest pas particuliĂšrement excitĂ©e par la pĂ©nĂ©tration, il est important de varier les caresses. Cunnilingus, toucher, masturbation sont autant de prĂ©liminaires quâil est possible de rĂ©aliser. Le langage non corporel tels que les gĂ©missements sont de bons indices pour comprendre le corps de lâautre lors dâun rapport sexuel. Lire aussi Saviez-vous quâil est possible de ressentir du plaisir sans pĂ©nĂ©tration lors dâun rapport sexuel ?
Etce n'est que la moitiĂ© de la pĂ©riode instaurĂ©e par le gouvernement. Alors que le 11 mai est la date prĂ©vue de "dĂ©confinement", du moins pourComme les choses Ă©taient plus simples, Ă l'Ă©poque oĂč les Français Ă©taient des "singes capitulards mangeurs de fromage"... Ce primate exotique avait Ă©tĂ© inventĂ© par Bart Simpson, le hĂ©ros beauf gĂ©nial du dessin animĂ© du mĂȘme nom, avant de devenir, en 2003, le sobriquet officiel de l'hominidĂ© franchouillard - cet ĂȘtre trop lĂąche, prĂ©tentieux et ingrat pour accompagner Ă Bagdad les "boys" de George Bush. L'espĂšce a fini par s'Ă©teindre, aprĂšs deux ans d'insultes antifrançaises et de dĂ©versement de beaujolais dans les Ă©gouts amĂ©ricains. Le long fiasco irakien et, depuis quelques mois, l'alliance entre Paris et Washington contre le rĂ©gime de Kadhafi ont contribuĂ© Ă dissiper le malentendu transatlantique. Mais voici qu'un nouveau primate fait une irruption remarquĂ©e la description de Dominique Strauss-Kahn par Tristane Banon - "un chimpanzĂ© en rut" - a Ă©tĂ© reprise en boucle dans les mĂ©dias amĂ©ricains... L'AmĂ©rique est-elle sur le point de cĂ©der Ă une nouvelle pulsion de "French bashing", ces accĂšs de francophobie aussi rĂ©currents parmi de nombreux Anglo-Saxons que l'est l'antiamĂ©ri-canisme dans une partie de la sociĂ©tĂ© française ? Pour le moment, il semble que non. Car l'AmĂ©rique elle-mĂȘme a changĂ©. Adieu les leçons de vertuDepuis l'arrestation de DSK, le 14 mai, le mystĂšre qui entoure ce qui s'est passĂ© dans la chambre 2806 du Sofitel, ce jour-lĂ , inaugure un nouvel Ă©pisode dans l'histoire des relations franco-amĂ©ricaines, qui s'apparentent moins Ă une confrontation qu'Ă une observation mutuelle. "Entre nos deux pays, il y a comme un Ă©trange jeu de miroirs, souligne Shanny Peer, directrice amĂ©ricaine de la Maison française Ă l'universitĂ© Columbia. Dans le contexte de l'affaire DSK, chacun rĂ©agit Ă la rĂ©action de l'autre, et Ă sa perception par chacune des deux cultures." Il arrive parfois que ce regard rassure, comme celui d'un journaliste du Washington Post "DSK? A chacun sa honte nationale. Cela arrive dans les meilleures familles." Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement De fait, l'AmĂ©rique a sans doute perdu le droit d'assĂ©ner ses leçons de vertu. De l'affreux dĂ©ballage du Monicagate, sous Bill Clinton, Ă la dĂ©mission du gouverneur de New York, Eliot Spitzer, pincĂ© avec une call-girl d'un rĂ©seau de prostitution illĂ©gal, sans oublier les sollicitations illicites d'un pieux sĂ©nateur de Floride, dans des toilettes publiques, Ă un inconnu qui s'est rĂ©vĂ©lĂ©, pour son malheur, ĂȘtre un policier en civil, tout incite l'Oncle Sam Ă rĂ©viser ses prĂ©tentions morales. MĂȘme la chute de Strauss-Kahn est Ă©clipsĂ©e, ces jours-ci, par celle, plus triviale, d'un jeune espoir du parti dĂ©mocrate, le dĂ©putĂ© Anthony Weiner, candidat crĂ©dible Ă la mairie de New York et conspuĂ© pour avoir envoyĂ© Ă des jeunes femmes, sur Internet, des photos de sa virilitĂ© triomphante, avec et sans caleçon. Elitisme fĂ©odal Ă l'europĂ©ennePour autant, les premiĂšres rĂ©actions françaises au fameux "perp walk", la parade du "perpetrator" DSK, menottĂ© sous les flashs des mĂ©dias, ont Ă©tĂ© suivies avec attention Ă New York. Dans un premier temps, beaucoup ont vu dans les protestations venues de l'Hexagone les manifestations d'un Ă©litisme fĂ©odal Ă l'europĂ©enne et un refus de la sacro-sainte Ă©galitĂ© face Ă la justice. Mais la colĂšre des Français devant ce dĂ©ni de la prĂ©somption d'innocence a ouvert les yeux de certains New-Yorkais, choquĂ©s par le commentaire absurde de leur maire "Oui, le ''perp walk'' est une expĂ©rience humiliante, reconnaissait Michael Bloomberg. Mais si vous ne voulez pas que cela vous arrive, ne commettez pas de crime." Alan Dershowitz, avocat respectĂ©, s'est insurgĂ© contre le traitement infligĂ© Ă DSK, et le New York Times a exhumĂ© des articles critiquant, dans les annĂ©es 1980, la tendance des policiers et des procureurs Ă exhiber leurs gros gibiers devant les camĂ©ras afin d'Ă©toffer leurs propres plans de carriĂšre. Ce jeu de miroirs aurait pu s'arrĂȘter lĂ , si un sondage rĂ©alisĂ© en France n'avait rĂ©vĂ©lĂ© que 57 % des compatriotes de DSK soupçonnaient que les dĂ©boires de celui-ci Ă©taient dus Ă un complot. Le prĂ©sidentiable socialiste aurait-il Ă©tĂ© victime d'un chantage? Ou de la vengeance d'une femme d'abord consentante? Nicolas Sarkozy aurait-il tendu un traquenard Ă son rival?... Un tel soupçon de complot insulte la bonne foi des autoritĂ©s amĂ©ricaines. Il reflĂšte un dĂ©ni, surtout, et un parti pris national pour DSK et contre la victime. "Vous me demandez ce que je pense des Français ? rĂ©pond, irritĂ©, un avocat new-yorkais. Pour vous rĂ©pondre, je voudrais d'abord savoir ce que les Français pensent de Strauss-Kahn!" A l'affront du sondage se sont ajoutĂ©es les maladresses misogynes de l'Ă©lite française, relayĂ©es par Jack Lang, Jean-François Kahn ou encore Bernard-Henri LĂ©vy. Vu de Paris, l'incident de la chambre 2806 semblait apparaĂźtre comme une simple faute de goĂ»t, raccourci regrettable sur la carte du tendre et des French lovers... "Ce qui me frappe, dans certains des propos et des attitudes au dĂ©but de l'affaire, c'est qu'ils laissent entendre qu'il peut y avoir un lien de continuitĂ© entre le charme masculin et le flirt innocent, d'une part, et ce qui s'apparente Ă de la violence sexuelle, d'autre part", s'Ă©meut Shanny Peer. "Entre les deux, poursuit-elle, la frontiĂšre est brouillĂ©e. Alors qu'elle est, ou devrait ĂȘtre, marquĂ©e d'une large et Ă©clatante ligne rouge." La voie française la sĂ©ductionMaureen Dowd, chroniqueuse du New York Times, a rĂ©sumĂ© le dĂ©bat franco-français de sa plume acĂ©rĂ©e "Elle le voulait, elle ne demandait que ça. VoilĂ ce que cherchait une jeune veuve, qui s'Ă©puise Ă des tĂąches subalternes pour nourrir sa fille un vieux satyre en rut qui sort nu de la salle de bains et l'embarque comme un homme des cavernes." Les intellectuels les plus francophiles ont cru bon de remettre quelques pendules Ă l'heure. SpĂ©cialiste de Simone de Beauvoir Ă la Duke University, Toril Moi fait la part des choses "A Paris, raconte-t-elle, j'ai entendu, il y a quelques annĂ©es, des intellectuelles rejeter avec la mĂȘme force le prĂ©tendu fĂ©minisme castrateur des AmĂ©ricains et des Nordiques, et le machisme des pays du Sud. Seule trouvait grĂące Ă leurs yeux la splendide perfection de la troisiĂšme voie française celle de la sĂ©duction, de l'Ă©rotisme, du respect nuancĂ© des identitĂ©s masculine et fĂ©minine. A titre personnel, je suis Ă fond pour la sĂ©duction. A condition de pouvoir exercer mon droit de ne pas ĂȘtre sĂ©duite." "Nous sommes toutes des femmes de chambre"Le silence des fĂ©ministes françaises, dans les jours qui ont suivi l'arrestation de DSK, a laissĂ© craindre le pire... Mais les langues se sont dĂ©liĂ©es - celle de Roselyne Bachelot, en particulier, citĂ©e dans toute la presse des Etats-Unis. L'appel contre le sexisme, le "Nous sommes toutes des femmes de chambre" de la manif parisienne, montrĂ©e lors des journaux tĂ©lĂ©visĂ©s nationaux, ont fini par rassurer. "Dans votre pays, il y aura un avant - et un aprĂšs - DSK, assure Elaine Sciolino, correspondante du New York Times Ă Paris. Les Françaises vivent aujourd'hui, avec cette affaire, ce que nous avons vĂ©cu avec Anita Hill." En 1991, la nomination Ă la Cour suprĂȘme du juge rĂ©publicain Clarence Thomas avait failli tourner court Ă cause des plaintes d'une de ses adjointes, Anita Hill, qui l'accusait de sexisme et de harcĂšlement sexuel. Le dĂ©ballage public de ses blagues graveleuses et de ses moeurs de butor, lors d'interminables auditions au CongrĂšs, avait Ă©tĂ© qualifiĂ© de "spectacle sordide" par la presse française. Mais le soutien massif des femmes amĂ©ricaines Ă Anita Hill a ouvert la voie Ă une vĂ©ritable rĂ©volution dans la lutte contre le sexisme et les discriminations dans les entreprises. "Les Françaises doivent savoir que seule la maniĂšre forte est efficace", assĂšne Elaine Sciolino. Sexe et politiqueReste que cette AmĂ©ricaine installĂ©e depuis neuf ans en France publie ces jours-ci un livre Ă la gloire d'une des savoureuses particularitĂ©s de l'Hexagone au titre Ă©loquent La SĂ©duction, ou comment les Français jouent le jeu de la vie. Cette ode Ă notre art de vivre conduit l'ex-spĂ©cialiste de la CIA Ă dĂ©fricher la jungle de nos codes sociaux, Ă traquer Jean d'Ormesson, Ă prendre le thĂ© chez Bernard-Henri LĂ©vy et des leçons de baisemain auprĂšs de Jacques Chirac et du patriarche de Publicis, Maurice LĂ©vy. Au fil des pages, la journaliste dĂ©crit les liens entre le sexe et la politique en France, citant les noms de DSK et de Mitterrand, entre autres, pour expliquer comment la vigueur sexuelle d'un candidat rehausse son image auprĂšs des Ă©lecteurs. L'abus est esquissĂ©, aussi, au hasard d'une rencontre avec ValĂ©ry Giscard d'Estaing, lorsque l'ancien prĂ©sident laisse glisser ses mains, Ă deux reprises, sur les fesses d'une jeune stagiaire qui accompagne Sciolino. Une AmĂ©rique plus si pudibondeA New York, affaire Strauss-Kahn oblige, l'amoureuse de la France est priĂ©e, lors d'interviews Ă la radio, d'expliquer Ă quoi correspond exactement le droit de cuissage. Assise dans un cafĂ©, elle interroge Ă son tour une voisine de table, choisie au hasard "C'est vrai que nous avons parfois honte d'ĂȘtre si prudes, confie Laurie, rĂ©sidente de l'Ohio. Mais DSK est soupçonnĂ© d'un crime. S'il est coupable, il mĂ©rite le maximum." Histoire de prolonger la conversation, la journaliste extrait de son sac la carte de voeux reçue en 2006 de Christophe Girard, as de la provoc et Monsieur Culture Ă la mairie de Paris. A la vue de L'Origine du monde, cĂ©lĂšbre tableau de Courbet reprĂ©sentant un sexe fĂ©minin, Laurie paraĂźt s'Ă©touffer. Et la serveuse manque de lĂącher son plateau. L'AmĂ©rique n'est pourtant plus si pudibonde. L'Ă©tau du politiquement correct se desserre lentement. Les gros mots sont toujours bipĂ©s et la nuditĂ© reste interdite sur les chaĂźnes hertziennes, mais la moindre sĂ©rie sur le cĂąble offre sa version du Kama-sutra. Crise et concurrence obligent, les entreprises semblent prĂȘtes Ă fermer les yeux sur les comportements machos d'une nouvelle gĂ©nĂ©ration de jeunes cadres. "Il y a pourtant un monde entre la France et les Etats-Unis quant Ă la dĂ©fense des droits des femmes et Ă la protection de leur image dans la sociĂ©tĂ©, dĂ©plore Andrea Mergentime, agente immobiliĂšre dans le New Jersey qui a vĂ©cu en France. Anne Sinclair, solidaire d'un mari qui s'est fichu d'elle, ne suscite pas la moindre compassion. A contrario, Christine Lagarde est apprĂ©ciĂ©e des AmĂ©ricaines, pour ce mĂ©lange si particulier de force et de fĂ©minitĂ©. Mais oĂč a-t-elle appris cela? A Paris ou pendant ses annĂ©es Ă Chicago?" "Le fameux universalisme Ă la française"Les atermoiements de l'Ă©lite française, lors de l'arrestation de DSK, ont creusĂ© le fossĂ© transatlantique. Au sein de la gauche amĂ©ricaine, en particulier, les expressions de soutien Ă l'ex-directeur gĂ©nĂ©ral du Fonds monĂ©taire international, et l'oubli apparent de la victime prĂ©sumĂ©e, constituent plus qu'une dĂ©ception. C'est une trahison, au moment oĂč les traitements prĂ©fĂ©rentiels accordĂ©s depuis de nombreuses annĂ©es aux membres des minoritĂ©s ethniques sont abolis dans les universitĂ©s et dans des pans entiers de la fonction publique. "Chez vous, on s'est toujours gaussĂ© de notre prĂ©tendu communautarisme et de notre attention aux droits des femmes et des minoritĂ©s raciales, rappelle Rodney Benson, sociologue Ă la New York University. Mais, aux yeux des progressistes amĂ©ricains, l'affaire DSK rĂ©vĂšle que le fameux universalisme Ă la française, ce modĂšle laĂŻc et rĂ©publicain qui prĂ©tend ĂȘtre aveugle aux diffĂ©rences, cache en rĂ©alitĂ© une prĂ©fĂ©rence pour l'homme blanc. Au dĂ©triment de tout autre groupe dans la sociĂ©tĂ©." "ChĂšre France, entre nous, c'est fini!"L'apparent dĂ©dain français pour les droits de la femme a mĂȘme ravivĂ© l'opprobre amĂ©ricain contre le traitement des citoyens issus de l'immigration, apparu lors des Ă©meutes dans les banlieues de 2005 et, plus rĂ©cemment, aprĂšs l'adoption de la loi contre le port de la burka dans les lieux publics, perçue aux Etats-Unis comme une atteinte aux droits individuels. "ChĂšre France, entre nous c'est fini", clame la chroniqueuse Katha Pollitt, du magazine progressiste The Nation. Fini, vraiment? A Davos, en 2007, Christine Lagarde avait fait sensation en arborant un badge Ă©lectronique oĂč clignotaient les mots d'ordre de la France en marche "Slow food and fast trains." C'Ă©tait sa maniĂšre d'opposer l'art de vivre au diktat du fast-food, et les TGV Ă la dĂ©liquescence des infrastructures amĂ©ricaines. Il y a plus classique "Avez-vous vu les premiers plans du dernier film de Woody Allen, tournĂ© Ă Paris? demande Elaine Sciolino. C'est la beautĂ© Ă l'Ă©tat pur, le rĂȘve Ă©veillĂ© de tout AmĂ©ricain, qui vous fait tout oublier." Paris, elle y retourne bientĂŽt. Avec ou sans DSK. De notre correspondant Philippe Coste Les plus lus OpinionsLa chronique de Pierre AssoulinePierre AssoulineEditoAnne RosencherChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tique Ceque pensent les hommes est une rĂ©jouissante comĂ©die romantique qui dresse un portrait provocateur, hilarant et libĂ©rateur de l'incomprĂ©hension entre hommes et femmes. Tandis qu'un groupe de jeunes femmes brillantes, originales et extrĂȘmement dĂ©terminĂ©es s'efforcent de dĂ©chiffrer le langage amoureux, elles nous entraĂźnent dans une rĂ©jouissante quĂȘte Ă©perdue du
En fonction des objectifs, les stratĂ©gies diffĂšrent silence, mise entre parenthĂšses, retour tonitruant, les perdants en politique trouvent gĂ©nĂ©ralement toujours la meilleure façon pour mieux question en amont de ces stratĂ©gies de communication pourrait ĂȘtre comment perdre... la tĂȘte haute ? A part Jean-Luc MĂ©lenchon, qui s'est servi de sa dĂ©faite comme d'un tremplin en trompe-l'Ćil pour les Ă©lections lĂ©gislatives, les autres perdants de la prĂ©sidentielle ont optĂ© pour des techniques diffĂ©rentes. Si Yannick Jadot a choisi le silence, Marine Le Pen a recentrĂ© sa communication sur le terrain et fait le minimum, alors que comme Anne Hidalgo, ValĂ©rie PĂ©cresse a vite retrouvĂ© sa casquette d'Ă©lue locale. AprĂšs un mois de diĂšte mĂ©diatique, son premier dĂ©placement s'est fait Ă Versailles en tant que prĂ©sidente de la RĂ©gion Ile-de-France. Laetitia Krupa ValĂ©rie PĂ©cresse affirme quâelle a beaucoup appris et finalement elle ne prononce pas ce mot de dĂ©faite. Il est tabou ce mot quand on a perdu ? Gaspard Gantzer Je pense quâil lâest â et câest bien dommage dâailleurs, parce quâen Ă©coutant ValĂ©rie PĂ©cresse, on aurait envie de lui conseiller une autre stratĂ©gie de communication qui consisterait Ă dire tout simplement oui jâai perdu, je suis extrĂȘmement déçue et câest difficile Ă vivre. Reconnaitre sa dĂ©faite, ça permet aussi de construire une image mĂ©diatique. Une anecdote le soir de sa dĂ©faite, ValĂ©rie PĂ©cresse a Ă©tĂ© beaucoup moquĂ©e parce quâelle a lancĂ© un appel aux dons. Cet effet de cadrage a Ă©tĂ© terrible pour elle. Le mĂȘme soir, Yannick Jadot a fait exactement la mĂȘme chose, Ă la mĂȘme heure, et personne ne sâest moquĂ© de lui. Peut-ĂȘtre quâil y avait de la misogynie mais peut ĂȘtre que dans le ton, il reconnaissait quâil avait perdu et demandait de la solidaritĂ© sans prendre de dĂ©tours pour cacher la rĂ©alitĂ©. Ce repli sur sa fonction dâĂ©lue locale est un classique en politique, on pense Ă VGE par exemple, ou Ă Jacques Chirac. Câest une bonne stratĂ©gie pour rebondir ? Câest une excellente stratĂ©gie dâimage parce que vous pouvez montrer de cette maniĂšre-lĂ que vous ĂȘtes Ă lâĆuvre, au travail. Dâabord en communication interne, vis-Ă -vis de vos propres troupes, vos collaborateurs et les Ă©lus qui sont autour de vous, mais Ă©galement vis-Ă -vis de lâextĂ©rieur vous nâĂȘtes pas restĂ© les bras ballants les semaines qui ont suivi lâĂ©lection et vous pouvez vous reconstruire. Jacques Chirac avait rĂ©ussi Ă le faire aprĂšs sa dĂ©faite de 1981 et mĂȘme aprĂšs sa dĂ©faite de 1988 en sâappuyant sur la mairie de Paris. La grande tendance, c'est de revenir au plus vite dans l'arĂšne. Exemple, SĂ©golĂšne Royal, battue par Nicolas Sarkozy en 2007, puis par Martine Aubry l'annĂ©e d'aprĂšs pour le poste du premier secrĂ©taire du Parti socialiste, SĂ©golĂšne Royal a su entretenir un agenda mĂ©diatique grĂące Ă ses petites phrases et ses meetings, comme celui du ZĂ©nith organisĂ© deux mois aprĂšs le congrĂšs de Reims en 2008. Quel Ă©tait finalement la stratĂ©gie de SĂ©golĂšne Royal ? Ne jamais disparaĂźtre du jeu mĂ©diatique ? SĂ©golĂšne Royal fait partie dâune gĂ©nĂ©ration de femmes et dâhommes politiques qui pensent que si on nâexiste pas Ă la tĂ©lĂ©vision et Ă la radio, on nâexiste plus et on est mort politiquement. Elle pensait aussi, et câest comme ça quâelle a rĂ©ussi Ă crĂ©er la surprise pour ĂȘtre la candidate en 2007 et mĂȘme se maintenir dans le jeu politique pendant trĂšs longtemps, quâil fallait inventer un style. Et lĂ , incontestablement, on voit quâelle avait son style Ă elle, qui plaisait beaucoup au peuple de gauche Ă lâĂ©poque. Lâadage veut quâen politique, on nâest jamais mort. Est-ce que finalement, sâavouer vaincu est une erreur ? Câest ce que pensent les femmes et les hommes politiques parce quâils pensent que reconnaĂźtre sa dĂ©faite, câest crĂ©er le chemin vers lâoubli ou la disparition. Je pense que lâĂ©poque a changĂ©. Aujourdâhui, les femmes et les hommes qui observent la vie politique savent que lâon peut gagner et que lâon peut perdre et ils aiment les gens qui ont des cicatrices et qui ont su perdre, pour rebondir et gagner par la suite. Et il faut, en tous les cas, se mĂ©fier des dĂ©clarations Ă chaud. Au soir de leurs dĂ©faites respectives Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022, Jean-Luc MĂ©lenchon et Marine Le Pen ont annoncĂ© qu'ils ne se reprĂ©senteraient pas. Deux mois aprĂšs, rien n'est moins sĂ»r.
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