Sangdu Christ ? Moi, je te dis : le Saint-Esprit fait irruption et accomplit cela qui surpasse toute parole et toute pensĂ©e (). Qu’il te suffise d’entendre que c’est par le Saint-Esprit, de mĂȘme que c’est de la Sainte Vierge et par le Saint-Esprit que le Seigneur, par lui-mĂȘme et en lui-mĂȘme, assuma la chair.
La plupart des voyants voient le monde d'un point de vue diffĂ©rent de celui de leurs pairs. Ils peuvent dĂ©clarer avoir vu des choses dans leur vision pĂ©riphĂ©rique ou dans leurs rĂȘves qu'ils n'ont pas remarquĂ©es. Certains pensent que les clairvoyants sont capables de voir plus que d'autres parce qu'ils sont bĂ©nis ou qu'ils se sont entraĂźnĂ©s plus dur que d'autres. Quelle que soit leur raison, la plupart des gens croient que voir avec votre esprit est une compĂ©tence utile Ă  avoir. En fait, certaines personnes gagnent leur vie en aidant les autres Ă  voir ce qui les attend. Ils dĂ©veloppent ainsi leur expĂ©rience sur un rĂ©seau de "voyance par tĂ©lĂ©phone" trĂšs rĂ©putĂ© comme celui de Tela au 3662. ​ La Voyance Par TĂ©lĂ©phone Pour Voir Le PassĂ© & Le Futur Au 3662 Lors d'une voyance par tĂ©lĂ©phone , les mĂ©diums voient souvent le passĂ© et l'avenir Ă  travers des visions qu'ils Ă©prouvent lorsqu'ils sont Ă©veillĂ©s. La plupart des visions apparaissent sous forme d'ombres sombres sur du papier blanc ou sur un Ă©cran blanc. Ils peuvent interprĂ©ter des symboles dans leurs visions et communiquer cette information Ă  quelqu'un d'autre en Ă©crivant, en dessinant ou en parlant Ă  haute voix. Cela aide les autres Ă  prendre des dĂ©cisions en fonction de ce qu'ils perçoivent dans leur esprit sans leur parler directement eux-mĂȘmes. Certains considĂšrent que voir avec votre esprit est une forme de jeu, car vous ne savez jamais ce que vous obtiendrez lorsque vous vous concentrez sur quelque chose. Cependant, de nombreux joueurs considĂšrent Ă©galement qu'ils rĂ©ussissent au jeu s'ils gagnent la plupart de leurs paris la plupart du temps. ​ Comment Fonctionne La Voyance Par TĂ©lĂ©phone Au 3662 ​ Pendant une voyance par tĂ©lĂ©phone les clairvoyants voient parfois plusieurs dimensions Ă  la fois Ă  travers un point de vue alternatif par rapport aux personnes voyantes normales. Ils peuvent dĂ©clarer avoir vu trois dimensions Ă  la fois au lieu de deux lorsqu'ils regardent quelque chose de loin d'eux. Ce point de vue alternatif pourrait ĂȘtre causĂ© par le fait d'avoir une vision binoculaire au lieu de simplement notre vision uni-oculaire habituelle que les humains ont par dĂ©faut. Notre vision binoculaire nous permet de percevoir simultanĂ©ment deux choses diffĂ©rentes au-delĂ  de notre champ de vision normal - une capacitĂ© surnaturelle s'il en est une ! ​ Utilisez La Voyance Par TĂ©lĂ©phone Au 3662 ​ La voyance par tĂ©lĂ©phone est un don incroyable qui peut aider les humains Ă  prendre des dĂ©cisions basĂ©es sur des informations qu'ils auraient autrement manquer au monde qui les entoure. Cependant, il faut de la concentration mentale, de la discipline et de la chance pour rĂ©aliser ce don avec succĂšs - bien plus que ce que les personnes voyantes normales n'ont jamais besoin de faire ! ​ Consultation privĂ©e dĂšs 1€ la minute au 01 77 48 74 07 ​ ​ Cetexte de Pascal est introduit par une question simple : « Qu’est-ce que le moi ? », question qui prĂ©cĂšde deux paragraphes dans lesquels on peut distinguer deux parties et une conclusion. Le dĂ©but du fragment semble indiquer qu’il devait prendre place au sein de l’apologie aujourd’hui classĂ© parmi les PensĂ©es mĂȘlĂ©es », il aurait tout aussi bien pu gurer dans la liasse MisĂšre » non pas VanitĂ© », car le sens de cette derniĂšre liasse est particulier chez Pascal. Si tel est le cas, on peut supposer que le scripteur en est Salomon. Mais alors Pascal se serait-il si bien imprĂ©gnĂ© du personnage que celui-ci en serait venu Ă  prendre ses libertĂ©s au point de parler au nom de Salomon moi qui Ă©cris [...] » ? Serait-ce donc Salomon qui, avec quelque impertinence, avouerait nourrir son amour-propre de papier dans l’écriture de sa propre apologie ? Il est troublant d’observer que d’autres fragments laissent place Ă  une mĂȘme ambiguĂŻtĂ©, comme J’écrirai ici mes pensĂ©es sans ordre, et non pas peut-ĂȘtre dans une confusion sans dessein. [...] Je ferais trop d’honneur Ă  mon sujet, si je le traitais avec ordre [...].32 » Le fragment entend rĂ©pondre au Pyrrhonisme » qui conteste toute possibilitĂ© de discours ordonnĂ© logiquement dans la description de l’homme. Mais si Pascal semble bien orienter la thĂ©matique de son fragment sous l’égide de cette secte », il n’en reste pas moins que ce moi » qui parle est Ă©trange tout se passe comme si, avant mĂȘme la rĂ©daction nale, il s’était dĂ©jĂ  mis dans la peau d’un autre. Serait-ce ce dernier qui aurait pris la main ? On observe une mĂȘme tendance avec StĂ©pane il est capable de se regarder comme de l’extĂ©rieur. ConcrĂštement, il sait quand grandit en lui un sentiment d’orgueil, mĂȘme s’il n’y peut rien faire savoir que son envie d’écrire sans rĂ©serve s’avĂšre parfois futile ou moralement douteuse ne l’empĂȘche pas de le faire. 1 Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m'aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi. OĂč est donc ce moi, s'il n'est ni dans le corps, ni dans l'Ăąme ? Et comment aimer le corps ou l'Ăąme sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu'elles sont pĂ©rissables ?33 2 ĐąĐŸŃ‚Ń‡Đ°Ń жД ĐżĐŸ ĐČĐŸĐ·ĐČŃ€Đ°Ń‰Đ”ĐœĐžĐž Оз ĐŸĐ”Ń‚Đ”Ń€Đ±ŃƒŃ€ĐłĐ° ВарĐČара ĐŸĐ”Ń‚Ń€ĐŸĐČĐœĐ° ĐŸŃ‚ĐżŃ€Đ°ĐČОла Юруга сĐČĐŸĐ”ĐłĐŸ за ĐłŃ€Đ°ĐœĐžŃ†Ńƒ ĐŸŃ‚ĐŽĐŸŃ…ĐœŃƒŃ‚ŃŒ » ĐĄŃ‚Đ”ĐżĐ°Đœ ĐąŃ€ĐŸŃ„ĐžĐŒĐŸĐČоч ĐżĐŸĐ”Ń…Đ°Đ» с ĐČĐŸŃŃ‚ĐŸŃ€ĐłĐŸĐŒ. ĐĐŸ с пДрĐČых жД ĐżĐžŃĐ”ĐŒ Оз Đ‘Đ”Ń€Đ»ĐžĐœĐ° ĐŸĐœ Đ·Đ°Ń‚ŃĐœŃƒĐ» сĐČĐŸŃŽ ĐČŃĐ”ĐłĐŽĐ°ŃˆĐœŃŽŃŽ ĐœĐŸŃ‚Ńƒ. ХДрЎцД Ń€Đ°Đ·Đ±ĐžŃ‚ĐŸ, – пОсал ĐŸĐœ ВарĐČа рД ĐŸĐ”Ń‚Ń€ĐŸĐČĐœĐ”, – ĐœĐ” ĐŒĐŸĐłŃƒ Đ·Đ°Đ±Ń‹Ń‚ŃŒ ĐœĐžŃ‡Đ”ĐłĐŸ! Đ—ĐŽĐ”ŃŃŒ, ĐČ Đ‘Đ”Ń€Đ»ĐžĐœĐ”, ĐČсД 33S. 567. 32S. 457, p. 321 ; L. VI, 1, p. 172. compte, il se prenait Ă  s’exprimer dans un sens humoristique. Or Varvara Petrovna ne craignait rien tant que le sens humoristique. », Les DĂ©mons, p. 38. ĐœĐ°ĐżĐŸĐŒĐœĐžĐ»ĐŸ ĐŒĐœĐ” ĐŒĐŸĐ” ŃŃ‚Đ°Ń€ĐŸĐ”, ĐżŃ€ĐŸŃˆĐ»ĐŸĐ”, пДрĐČыД ĐČĐŸŃŃ‚ĐŸŃ€ĐłĐž Đž пДрĐČыД ĐŒŃƒĐșĐž. ГЎД, ĐœĐ°ĐșĐŸĐœĐ”Ń†, я, я ŃĐ°ĐŒ, ĐżŃ€Đ”Đ¶ĐœĐžĐč я, ŃŃ‚Đ°Đ»ŃŒĐœĐŸĐč ĐżĐŸ сОлД Đž ĐœĐ”ĐżĐŸĐșĐŸĐ»Đ”Đ±ĐžĐŒŃ‹Đč, ĐșаĐș ŃƒŃ‚Đ”Ń .34 Pascal, observe Vincent Carraud35, est l’inventeur de l’usage substantivĂ© du moi » dans la langue française aprĂšs que Descartes a opĂ©rĂ© le tournant en latin, ego ille », le moi. DĂ©sormais, peu importe de savoir qui parle c’est la formulation, de laquelle naĂźt une distance interne au sujet, qui compte. Le titre du fragment met en Ă©vidence cette Ă©trange tournure Qu’est-ce que le moi ? », et non plus, par exemple, qui suis-je ? » Les deux questions semblent introduire a priori un mĂȘme clivage dans le sujet, mais l’expression pascalienne est plus Ă©loquente, plus choquante, Ă©voquant davantage un oĂč suis je ? », oĂč est le “je” ? ». Ceci donne lieu Ă  des expressions qui interrogent les limites de la langue dans le m’aime-t-on moi ? », les termes m’ et moi paraissent redondants, mais en mĂȘme temps il existe une di Ă©rence, dans la mesure oĂč l’individu a une intuition de sa singularitĂ© c’est le m’ sans qu’il sache oĂč la placer c’est le moi. Une forme de vertige s’instaure. StĂ©pane entre dans ce gou re son existence est partagĂ©e entre un avant » la vie grandiose en Europe, l’idĂ©al rĂ©publicain et un maintenant » la vie misĂ©rable en Russie, la conscience de l’impossibilitĂ© de la justice. LittĂ©ralement, il ne se reconnaĂźt nulle part. On observe un usage similaire de la substantivation mon ancien moi » avec toutefois quelque dĂ©calage la façon dont est prononcĂ©e cette redondance tend Ă  faire penser que le personnage Ă©prouve un goĂ»t pour les jeux de mots, pour l’aspect matĂ©riel de la langue. En langue russe, en e et, la dĂ©rivation est encore plus lourde dans la mesure oĂč le je » est traduit par я », ce qui crĂ©e une triple homologie morphologique et phonĂ©tique я, я ŃĐ°ĐŒ, ĐżŃ€Đ”Đ¶ĐœĐžĐč я ». Ce qui nous amĂšne Ă  une derniĂšre forme d’étrangetĂ© 1 La maniĂšre d'Ă©crire d'EpictĂšte, de Montaigne et de Salomon de Tultie est la plus d'usage, qui s'insinue le mieux, qui demeure plus dans la mĂ©moire et qui se fait le plus citer, parce qu'elle est toute composĂ©e de pensĂ©es nĂ©es sur les entretiens ordinaires de la vie, comme quand on parlera de la commune erreur qui est dans le monde que la lune est cause de tout, on ne manquera jamais de dire que Salomon de Tultie dit que lorsqu'on ne sait pas la 35CARRAUD, Vincent, Qui est le moi ? », Les Études philosophiques, n. 1-88, 2009, p. 63. 34 DĂšs son retour de PĂ©tersbourg, Varvara Petrovna envoya son ami Ă  l’étranger pour “ se reposer”. [...] StĂ©pane Tro movitch partit avec enthousiasme. [...] Mais dĂšs les premiĂšres lettres de Berlin, ce fut sa litanie habituelle “Mon cƓur est brisĂ©, Ă©crivait-il Ă  Varvara Petrovna, je ne puis rien oublier. Ici, Ă  Berlin, tout me rappelle les jours anciens, mon passĂ©, mes premiers enthousiasmes et mes premiĂšres sou rances. [...] OĂč suis-je, en n, moi-mĂȘme, mon ancien moi, acier par la force et inĂ©branlable comme un roc [...]. », Les DĂ©mons, p. 54. vĂ©ritĂ© d'une chose il est bon qu'il y ait une erreur commune, etc. qui est la pensĂ©e de l'autre cĂŽtĂ©.36 2 ĐŻ ĐżĐŸĐżŃ€ĐŸŃĐžĐ» Đ”ĐłĐŸ ĐČыпоть ĐČĐŸĐŽŃ‹; я ДщД ĐœĐ” ĐČОЎал Đ”ĐłĐŸ ĐČ Ń‚Đ°ĐșĐŸĐŒ ĐČОЎД. ВсД ĐČŃ€Đ”ĐŒŃ, ĐżĐŸĐșа ĐłĐŸĐČĐŸŃ€ĐžĐ», ĐŸĐœ бДгал Оз угла ĐČ ŃƒĐłĐŸĐ» ĐżĐŸ ĐșĐŸĐŒĐœĐ°Ń‚Đ”, ĐœĐŸ ĐČЮруг ĐŸŃŃ‚Đ°ĐœĐŸĐČĐžĐ»ŃŃ ĐżŃ€Đ”ĐŽĐŸ ĐŒĐœĐŸĐč ĐČ ĐșаĐșĐŸĐč-Ń‚ĐŸ ĐœĐ”ĐŸĐ±Ń‹Ń‡Đ°ĐčĐœĐŸĐč ĐżĐŸĐ·Đ”. – ĐĐ”ŃƒĐ¶Đ”Đ»Đž ĐČы ĐŽŃƒĐŒĐ°Đ”Ń‚Đ”, – ĐœĐ°Ń‡Đ°Đ» ĐŸĐœ ĐŸĐżŃŃ‚ŃŒ с Đ±ĐŸĐ»Đ”Đ·ĐœĐ”ĐœĐœŃ‹ĐŒ ĐČŃ‹ŃĐŸĐșĐŸĐŒĐ”Ń€ĐžĐ”ĐŒ, ĐŸĐłĐ»ŃĐŽŃ‹ĐČая ĐŒĐ”ĐœŃ с ĐœĐŸĐł ĐŽĐŸ ĐłĐŸĐ»ĐŸĐČы, – ĐœĐ”ŃƒĐ¶Đ”Đ»Đž ĐČы ĐŒĐŸĐ¶Đ”Ń‚Đ” ĐżŃ€Đ”ĐŽĐżĐŸĐ»ĐŸĐ¶ĐžŃ‚ŃŒ, Ń‡Ń‚ĐŸ я, ĐĄŃ‚Đ”ĐżĐ°Đœ Đ’Đ”Ń€Ń…ĐŸĐČĐ”ĐœŃĐșĐžĐč, ĐœĐ” ĐœĐ°ĐčЎу ĐČ ŃĐ”Đ±Đ” ŃŃ‚ĐŸĐ»ŃŒĐșĐŸ ĐœŃ€Đ°ĐČстĐČĐ”ĐœĐœĐŸĐč сОлы, Ń‡Ń‚ĐŸĐ±Ń‹, ĐČĐ·ŃĐČ ĐŒĐŸŃŽ ĐșĐŸŃ€ĐŸĐ±Đșу, – ĐœĐžŃ‰Đ”ĐœŃĐșую ĐșĐŸŃ€ĐŸĐ±Đșу ĐŒĐŸŃŽ! – Đž ĐČĐ·ĐČалОĐČ Đ”Đ” ĐœĐ° слабыД плДчО, ĐČыĐčто за ĐČĐŸŃ€ĐŸŃ‚Đ° Đž ĐžŃŃ‡Đ”Đ·ĐœŃƒŃ‚ŃŒ ĐŸŃ‚ŃŃŽĐŽĐ° ĐœĐ°ĐČĐ”ĐșĐž, ĐșĐŸĐłĐŽĐ° Ń‚ĐŸĐłĐŸ ĐżĐŸŃ‚Ń€Đ”Đ±ŃƒĐ”Ń‚ Ń‡Đ”ŃŃ‚ŃŒ Đž ĐČДлОĐșĐžĐč ĐżŃ€ĐžĐœŃ†ĐžĐż ĐœĐ”Đ·Đ°ĐČĐžŃĐžĐŒĐŸŃŃ‚Đž? ĐĄŃ‚Đ”ĐżĐ°ĐœŃƒ Đ’Đ”Ń€Ń…ĐŸĐČĐ”ĐœŃĐșĐŸĐŒŃƒ ĐœĐ” ĐČ ĐżĐ”Ń€ĐČыĐč раз ĐŸŃ‚Ń€Đ°Đ¶Đ°Ń‚ŃŒ ĐŽĐ”ŃĐżĐŸŃ‚ĐžĐ·ĐŒ ĐČДлОĐșĐŸĐŽŃƒŃˆĐžĐ”ĐŒ, Ń…ĐŸŃ‚Ń бы Đž ĐŽĐ”ŃĐżĐŸŃ‚ĐžĐ·ĐŒ ŃŃƒĐŒĐ°ŃŃˆĐ”ĐŽŃˆĐ”Đč Đ¶Đ”ĐœŃ‰ĐžĐœŃ‹, Ń‚ĐŸ Đ”ŃŃ‚ŃŒ ŃĐ°ĐŒŃ‹Đč ĐŸĐ±ĐžĐŽĐœŃ‹Đč Đž Đ¶Đ”ŃŃ‚ĐŸĐșĐžĐč ĐŽĐ”ŃĐżĐŸŃ‚ĐžĐ·ĐŒ, ĐșаĐșĐŸĐč Ń‚ĐŸĐ»ŃŒĐșĐŸ ĐŒĐŸĐ¶Đ”Ń‚ ĐŸŃŃƒŃ‰Đ”ŃŃ‚ĐČоться ĐœĐ° сĐČДтД, ĐœĐ”ŃĐŒĐŸŃ‚Ń€Ń ĐœĐ° Ń‚ĐŸ Ń‡Ń‚ĐŸ ĐČы сДĐčчас, ĐșĐ°Đ¶Đ”Ń‚ŃŃ, ĐżĐŸĐ·ĐČĐŸĐ»ĐžĐ»Đž сДбД ŃƒŃĐŒĐ”Ń…ĐœŃƒŃ‚ŃŒŃŃ ŃĐ»ĐŸĐČĐ°ĐŒ ĐŒĐŸĐžĐŒ, ĐŒĐžĐ»ĐŸŃŃ‚ĐžĐČыĐč ĐłĐŸŃŃƒĐŽĐ°Ń€ŃŒ ĐŒĐŸĐč!37 Tout d’abord, mĂȘme problĂšme que dans le premier parallĂšle Pascal parle-t-il de Salomon ou Salomon de Salomon lui-mĂȘme ? Pour M. Le Guern, la chose ne fait pas de doute C’est la distance créée par ce jeu de rĂŽle qui permet Ă  Pascal de faire une remarque sur “la maniĂšre d’écrire de Salomon de Tultie”. Pascal ne pourrait pas parler de sa propre maniĂšre d’écrire, il peut parler de la maniĂšre d’écrire de son Mais le critique n’est-il pas trop cartĂ©sien ? DostoĂŻevski, en tout cas, pencherait davantage pour la deuxiĂšme possibilitĂ©. Dans l’extrait 2, Varvara vient de dĂ©cider subitement que le vieux sage Ă©tait un homme mariĂ© », qu’on le ançait Ă  Daria, et qu’ainsi sa libertĂ© » Ă©tait perdue sans qu’il ait un mot Ă  dire. Il s’émeut alors comme rarement, et le voilĂ  qui, devant G., prend une pose extraordinaire ». Tout au long de sa vie, StĂ©pane s’est constituĂ© un pro l de grandeur d’ñme » face Ă  toutes sortes d’ennemis oppressifs et celle-ci en est venue Ă  prendre une telle dimension qu’elle apparaĂźt Ă  StĂ©pane comme un Ă©lĂ©ment arti ciel, Ă  sa disposition. Il y a d’un cĂŽtĂ© un StĂ©pane commun, un StĂ©pane du quotidien, et de l’autre un StĂ©pane-o ciel qu’il peut porter en e gie. Il nous semble mĂȘme que cette distorsion permette 38LEGUERN, Michel, Etudes sur la vie et les PensĂ©es de Pascal, Paris, HonorĂ© Champion, 2015, p. 206-207. 37 Je le priai de boire de l’eau ; je ne l’avais jamais encore vu dans cet Ă©tat. Pendant tout le temps qu’il parla, il arpenta vivement la piĂšce, mais brusquement il s’immobilisa devant moi dans une pose extraordinaire. – Est-il possible que vous pensiez, reprit-il avec une douloureuse hauteur en me toisant des pieds Ă  la tĂȘte, est-il possible que vous puissiez croire que moi, StĂ©pane TroïŹmovitch, je ne trouverais pas assez de force morale pour prendre ma besace – ma besace de mendiant – et, la jetant sur mes faibles Ă©paules, franchir la porte et disparaĂźtre d’ici Ă  jamais, quand l’honneur et le grand principe d’indĂ©pendance l’exigent ? Ce n’est pas la premiĂšre fois que StĂ©pane TroïŹmovitch a Ă  opposer la grandeur d’ñme au despotisme, fĂ»t-ce au despotisme d’une femme folle, c’est-Ă -dire au despotisme le plus blessant et le plus cruel qu’il puisse y avoir au monde, bien que vous soyez permis, je crois, de sourire Ă  mes paroles, Monsieur ! », Les DĂ©mons, p. 129. 36S. 618 ; L. p. 208-209. d’interprĂ©ter comiquement le dĂ©but du fragment Disproportion » Que l'homme contemple donc la nature entiĂšre dans sa haute et pleine majestĂ©, qu'il Ă©loigne sa vue des objets bas qui l'environnent. Qu'il regarde cette Ă©clatante lumiĂšre mise comme une lampe Ă©ternelle pour Ă©clairer l'univers, que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre Et voilĂ  que StĂ©pane devient triple il y a l’homme abstrait que nous avons prĂ©sentĂ© plus haut, qui est capable de regarder une autre version de lui-mĂȘme – l’astre StĂ©pane40, le StĂ©pane de la grandeur d’ñme –, et encore la version misĂ©rable – la terre », le StĂ©pane qui ne sait quoi faire dans sa petite province. Revenons Ă  notre entrĂ©e Le silence Ă©ternel de ces espaces in nis m’e raie. » Le fragment prĂ©sente la mĂȘme forme que ces quelques autres Ă©tudiĂ©s dans la premiĂšre partie, investissant la relation du particulier au gĂ©nĂ©ral. Il y a donc peu de chance qu’il soit une exclamation Ă©trangĂšre Ă  l’apologie. Le portrait distendu de StĂ©pane peut-il permettre d’en dire quelque chose de plus ? DostoĂŻevski, au contraire de bien d’autres de ses personnages, considĂšre ce personnage comme un des plus sincĂšres dans Les DĂ©mons. Avec lui, il nous montre qu’il est possible de concevoir l’alliance d’un arti ce le double » et d'une authenticitĂ© croire en son image. De la mĂȘme maniĂšre, on peut concevoir, en un sens, que Salomon de Tultie » ait vĂ©cu l’e roi qu’il entend transmettre. Par le processus imitatif, nous perdons la rigiditĂ© d’une conception qui lie la personne et le scripteur. 40 En n on se souvint de lui aussi, d’abord dans les publications paraissant Ă  l’étranger, comme d’un martyr en exil, puis aussitĂŽt Ă  PĂ©tersbourg, comme d’une Ă©toile qui avait fait partie jadis d’une constellation connue [ĐșаĐș ĐŸ быĐČшДĐč Đ·ĐČДзЎД ĐČ ĐžĐ·ĐČĐ”ŃŃ‚ĐœĐŸĐŒ ŃĐŸĐ·ĐČДзЎОО] [...]. », Les DĂ©mons, p. 48. 39S. 230, p. 161. BlaisePASCAL, PensĂ©es (posth. 1669), « Qu’est-ce que le moi ? C’est ce que conteste Pascal, dans ce fragment des PensĂ©es (publiĂ©es seulement de façon posthume, en 1669) : le « moi » est pour les ĂȘtre humain sans consistance, il est facteur d’isolement puisque son identitĂ© Ă©chappe Ă  autrui. ProcĂ©dant par rĂ©gression, Pascal Ă©tablit en effet que si je ne suis pas les

Narcisse Le Caravage 1593 Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. Pascal, PensĂ©es, Qu’est-ce que le moi ? » Laf. 688 Dans ce texte, extrait du recueil des PensĂ©es de Pascal, il s’agit en quelques leçons d’apprendre une vĂ©ritĂ© sur le moi, et d’en dĂ©duire la valeur de l’amour que l’on peut lui porter. Mais quelles leçons de vĂ©ritĂ© le philosophe peut-il nous donner sur le sens de l’amour que l’on porte Ă  soi-mĂȘme ? Et pourquoi ces leçons sont-elles si importantes pour moi ? L’intĂ©rĂȘt de ce texte est qu’il ne prĂ©suppose pas un savoir prĂ©tendu de philosophe sur l’identitĂ© du moi ou le sens de l’amour mais bien plutĂŽt met en question ce prĂ©tendu savoir tout autant que les opinions du sens commun dont il partage au fond les mĂȘmes prĂ©jugĂ©s. PremiĂšre leçon Que je vienne Ă  passer dans la rue, aperçoive un homme Ă  sa fenĂȘtre, et je peux me croire alors l’objet de son attention. C’est que je ne me considĂšre pas comme n’importe quel passant anonyme je suis moi-mĂȘme, et moi-mĂȘme, du point de vue de mon amour-propre, ce n’est pas n’importe qui ! Or la leçon consiste Ă  reconnaitre que le regard de l’homme a sa fenĂȘtre n’a sans doute que faire de moi qui passe par lĂ . Il peut ne chercher dans cette activitĂ© d’observation qu’un simple passe-temps. Pascal parle dans d’autres textes du divertissement » comme de l’occupation principale de la plupart des hommes. Cet homme ne voit passĂ©es que des silhouettes anonymes. Je ne suis donc, pour lui personne en particulier. C’est la premiĂšre leçon accepter de n’ĂȘtre personne pour quelqu’un qui vous regarde avec indiffĂ©rence, comme un simple passant anonyme. La deuxiĂšme leçon est plus difficile il s’agit de comprendre la vĂ©ritĂ© sur l’amour de la beautĂ©. Cet amour ne consiste jamais Ă  aimer quelqu’un pour lui-mĂȘme mais d’abord seulement pour sa beautĂ© physique. Pour obtenir l’amour, l’aimĂ© e montre son plus beau profil, et cherche ainsi chez l’amant e les preuves de cet amour. Mais l’amour de la beautĂ© prouve justement le contraire de ce qui est recherchĂ© ! L’amant va s’attacher Ă  la beautĂ© et non Ă  la personne. Il y a donc dans l’amour de la beautĂ© une illusion qui fait tout son charme mais aussi toute sa cruautĂ© quand l’illusion de dissipe. On peut parler d’une vanitĂ© » de cet amour esthĂ©tique, c’est-Ă -dire d’une valeur sĂ©duisante mais trompeuse de la beautĂ©. La petite vĂ©role en tuant la beautĂ© Ă©claire la vanitĂ© de l’amour esthĂ©tique, et nous rapproche ainsi de la vĂ©ritĂ© sur nous-mĂȘmes. TroisiĂšme leçon Si ce n’est pas la beautĂ© qui nous rend aimable, on peut trouver heureusement des valeurs-refuges qui m’assurent quand mĂȘme l’estime d’autrui. Si je suis un esprit reconnu pour son intelligence, je peux me croire mieux aimĂ© que pour une beautĂ© fragile et pĂ©rissable. Or, je ne suis pas mon intelligence, pas plus que je ne suis ma beautĂ© ! Mon jugement ne fait pas de moi ce que je suis, et pas plus ma mĂ©moire. Abruti par la passion, rendu amnĂ©sique par la maladie, je resterais moi-mĂȘme. La troisiĂšme leçon se charge donc de dĂ©masquer comme tout aussi vaines que la beautĂ© ces qualitĂ©s si mal nommĂ©es propriĂ©tĂ©s intellectuelles. Que reste-t-il de ce que je croyais pouvoir identifier comme le propre de moi ? Quelqu’un qui ne peut ni ĂȘtre ni localisĂ©, ni Ă  proprement parler aimĂ©. Ce qu’on aime en moi, ce n’est en effet jamais moi-mĂȘme mais des qualitĂ©s impropres du corps ou de l’ñme, lesquels ne sont dĂšs lors aimables qu’à proportion de ces qualitĂ©s. Ce on » cache peut-ĂȘtre cependant dans sa formulation impersonnelle le secret de la relation amoureuse qui est d’ĂȘtre une relation entre un je » et un tu ». DĂšs lors la propriĂ©tĂ© essentielle du moi pourrait bien ĂȘtre de constituer, non pas une substance » pensante ou matĂ©rielle comme le soutiennent des philosophes comme Descartes, mais le dĂ©sir d’ĂȘtre aimĂ© au travers d’une relation personnelle parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Telle est ainsi selon Montaigne, le secret de l’amitiĂ©. On pourrait alors soutenir que Pascal ne caractĂ©ristique ici qu’une forme infĂ©rieure d’amour, celle qui n’accĂšde pas au coeur de la relation amoureuse, et en reste Ă  la jouissance des qualitĂ©s superficielles et impersonnelles car pĂ©rissables », qu’elles soient qualitĂ©s du corps ou de l’ñme. La fin du texte prend ainsi une tournure morale la question de la nature du moi n’est en effet pas essentiellement une question mĂ©taphysique. Elle interroge la dignitĂ©, c’est-Ă -dire la valeur de la personne qui me constitue, et qui me rend essentiellement aimable. Pascal ne fait pas comme Descartes de la substance pensante ce qu’il y a de plus digne en moi. Le sujet pensant est un sujet abstrait qui sera toujours aimĂ© pour des qualitĂ©s qui ne lui sont pas essentielles, et qui ne sera donc jamais aimĂ© pour lui-mĂȘme. Cela doit conduire Ă  Ă©viter les dĂ©fauts d’une attitude courante chez les philosophes. Estimant Ă  tort le moi adorable dans sa substance, ils en viennent Ă  mĂ©priser la recherche des honneurs ces charges et offices qui consacrent souvent une position sociale, et sont souvent le rĂ©sultat d’une laborieuse lutte pour la reconnaissance. Ce que veut dire Pascal est qu’il est tout aussi vain de rechercher les honneurs que de chercher Ă  ĂȘtre aimĂ© pour des qualitĂ©s physiques ou intellectuelles qu’on estime Ă  tort pouvoir caractĂ©riser son identitĂ© personnelle. Le secret de l’amour, et peut-ĂȘtre aussi de la gloire est ailleurs. Ne pas rire, ne pas pleurer mais comprendre » dira Spinoza pour qualifier l’attitude du vrai philosophe devant le spectacle des passions humaines. Comprenons ici que les hommes qu’ils recherchent des honneurs ou la satisfaction de leur amour-propre n’en recherche pas moins maladroitement l’amour. Les premiers n’ont pas Ă  ĂȘtre plus moquĂ©s que les seconds. La vĂ©ritĂ© du moi est cruelle Le moi est malade, passionnĂ© d’amour-propre et cet amour l’aveugle sur la vraie nature de lui-mĂȘme qui est justement de ne possĂ©der en propre aucune qualitĂ©. Mais cette vĂ©ritĂ© est aussi libĂ©ratrice elle permet de comprendre le paradoxe du moi Le moi n’est pas aimable et pourtant il ne dĂ©sire follement qu’une chose ĂȘtre aimĂ©, d’oĂč la folie de la passion amoureuse ! Que peut faire le philosophe ? Non se moquer d’une attitude qu’il n’est pas le dernier Ă  reconduire, mais comprendre le vrai chemin personnel et tortueux de la relation amoureuse, et pour cela reconnaĂźtre qu’ĂȘtre un sujet, pour moi, c’est toujours dĂ©sirĂ© au plus haut point ĂȘtre ce que je ne suis pas, ce dĂ©sir animant toutes mes conduites, les plus folles comme les plus sages. Autre explication du mĂȘme texte plus analytique et Ă©rudite ici

Onne peut aimer le moi; cela est clair, au regard de ce qui prĂ©cĂšde, puisqu’il semble inatteignable, indĂ©finissable, voire impensable. Mais Pascal. nous fait remarquer une consĂ©quence plus surprenante : on ne peut pas plus dire qu’on aime le corps que. l’ñme. On est donc bien loin de l’idĂ©e que l’amour des corps n’est pas l
Explication 3 - Pascal, PensĂ©es, Qu`est-ce que le moi Explication de texte Blaise PASCAL, PensĂ©es posth. 1669, Qu’est-ce que le moi ? » Le tournant philosophique que constitue l’Ɠuvre de Descartes, Ă  la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle, est associĂ© Ă  l’irruption du Moi » comme principe premier de la rĂ©flexion. Je » ne suis plus un terme second, une fois considĂ©rĂ© Dieu, la totalitĂ© de la nature ou la communautĂ© politique, mais la pierre de touche de tout fondement correct. Il semble permis d’apercevoir ici la genĂšse d’une pensĂ©e aux dimensions humaines, et par suite de l’humanisme qui se dĂ©veloppera dans le courant du XVIIIe siĂšcle, voire d’un existentialisme fin XIXe, dĂ©but XXe siĂšcle. Je suis, j’existe », reprĂ©senterait le motif de la subjectivitĂ© triomphante, qui s’affirme contre tous les faux-semblants hĂ©ritĂ©s de la soumission aux conventions religieuses ou sociales – et qui doit culminer dans la possibilitĂ© offerte Ă  l’individu moderne d’enfin ĂȘtre luimĂȘme » ou de venir comme il est ». Pourtant, ce principe est-il un principe si fĂ©cond ? Peut-on aisĂ©ment l’identifier et le mettre existentiellement en avant ? C’est ce que conteste Pascal, dans ce fragment des PensĂ©es publiĂ©es seulement de façon posthume, en 1669 le moi » est pour les ĂȘtre humain sans consistance, il est facteur d’isolement puisque son identitĂ© Ă©chappe Ă  autrui. ProcĂ©dant par rĂ©gression, Pascal Ă©tablit en effet que si je ne suis pas les qualitĂ©s de mon corps, ni celles de mon Ăąme jugement et mĂ©moire, et si ce qui reste est trop abstrait pour me caractĂ©riser en propre, alors on ne peut jamais apprĂ©cier chez moi que ce qui, empruntĂ©, n’est pas moi. Si Descartes fait du moi » l’objet d’une auto-saisie, Ă©vidence hors de doute pour moi-mĂȘme, il passe sous silence la façon dont je » peux ĂȘtre apprĂ©hendĂ© par autrui – cet autre moi autre que moi. L’enjeu n’est pas mince, car comment placer le moi » comme point de dĂ©part des discussions scientifiques, mais aussi morales et politiques, s’il n’est pas partageable, si la subjectivitĂ© indubitable ne permet pas l’inter-subjectivitĂ© ? Ainsi, un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre d’une rue, observant les passants, me voit-il vĂ©ritablement, lorsque je passe, demande Pascal ? On pourrait ĂȘtre tentĂ© de penser que oui, c’est d’ailleurs ce que l’on dit j’ai Ă©tĂ© aperçu par cet homme Ă  sa fenĂȘtre », autrement dit, c’est bien moi qui suis l’objet de sa perception. Pascal rĂ©pond pourtant par la nĂ©gative il ne pense pas Ă  moi en particulier ». Et en effet, si j’y songe davantage, la vision qu’il porte vers moi me laisse indiffĂ©renciĂ© de tout autre homme, il pourrait estimer voir n’importe qui d’autre, voire quelque automate humanoĂŻde portant, comme moi, manteau et chapeau. Cette distinction importante avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© introduite par Descartes, dans sa Seconde MĂ©ditation, Ă  propos d’un exemple similaire on a trop tendance Ă  confondre, dans le langage, voir et juger voir. L’homme Ă  la fenĂȘtre ne voit de moi qu’une forme humaine habillĂ©e en mouvement, et juge voir lĂ  un passant. Mais ce jugement n’est que le produit d’une induction, basĂ©e sur ses expĂ©riences passĂ©es toutes les fois qu’il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de le vĂ©rifier, les formes humanoĂŻdes en mouvements sous des manteaux et chapeaux correspondaient effectivement Ă  de vĂ©ritables passants, il est donc probable qu’il en soit de mĂȘme actuellement. Simplement, cela signifie qu’à rigoureusement parler, pour l’homme Ă  la fenĂȘtre, ce n’est pas moi ici et maintenant qu’il voit sous ce manteau et ce chapeau, mais un mĂ©lange plus ou moins abstrait d’autres passants. La situation serait parfaitement diffĂ©rente si l’homme Ă  la fenĂȘtre regardait la foule dans le but de m’identifier il m’attendrait parce que nous avons rendez-vous, mais il faut dans ce cas qu’il m’ait dĂ©jĂ  identifiĂ© auparavant, qu’il connaisse dĂ©jĂ  ce que je suis. Pascal suppose alors le cas oĂč nous estimons ĂȘtre le mieux identifiĂ© par l’autre l’amour. L’amour, en effet, s’attache bien Ă  la singularitĂ© de l’ĂȘtre aimĂ©. On peut apprĂ©cier quelqu’un comme un autre ; l’idĂ©e d’amour suppose une impossible interchangeabilitĂ©. Celui qui est aimĂ© est un moi incomparable, identique Ă  lui seul. Mais comment l’amant identifie-t-il vĂ©ritablement l’aimĂ© ? Ou doit ĂȘtre situĂ©e la singularitĂ© qui lui fait identifier une personne unique ? La rĂ©ponse la plus Ă©vidente semble celle de la beautĂ©. L’amant reconnaĂźt l’aimĂ© dans sa singularitĂ© corporelle. S’assurer que l’autre est sensible Ă  ma beautĂ© – et insensible Ă  toute autre beautĂ© potentielle –, cela semble bien vĂ©rifier qu’il est liĂ© Ă  moi Ă  la façon du personnage de Camille au dĂ©but de la fameuse scĂšne d’ouverture du MĂ©pris de Godard. Et pourtant, lĂ  aussi l’identification est rapidement contestable, tant il est aisĂ© de dĂ©solidariser le moi de son existence corporelle la petite vĂ©role aujourd’hui la variole, cette maladie sexuellement transmissible provoquant de fortes Ă©ruptions cutanĂ©es dĂ©truirait ma beautĂ©, sans toutefois me tuer, moi. La reconnaissance amoureuse qui se portait vers mon corps tel qu’il Ă©tait fait donc l’aveu qu’elle n’était pas reconnaissance de ce que je suis. N’est-ce pas prĂ©cisĂ©ment l’inquiĂ©tude de l’aimĂ©e de n’ĂȘtre l’objet que d’un amour de surface, qui s’éteindrait avec la vieillesse ou la maladie ? Il faut donc conclure ce premier jet le moi » n’est pas le corps – et l’autre ne peut, par suite, d’aucune façon me percevoir adĂ©quatement. 1/2 Mais si, selon la SixiĂšme MĂ©ditation, je ne suis certes pas dans mon corps comme un pilote en son navire », il reste que moi, chose pensante, ne saurais me confondre avec mon corps. Et si l’on admet que l’amour de la simple beautĂ© n’est qu’un amour superficiel, c’est qu’il est possible Ă  celui qui m’aime de s’attacher, au-delĂ  de l’apparence physique, Ă  ce qui me semble me caractĂ©riser bien davantage mon jugement et ma mĂ©moire. Le jugement, qui dĂ©signe la synthĂšse personnelle de la rationalitĂ© et des sentiments, et la mĂ©moire, tĂ©moin du vĂ©cu unique de chaque individu, semblent en effet conjointement le jugement est influencĂ© par la mĂ©moire du passĂ©, la sĂ©lection opĂ©rĂ©e dans le tissu mĂ©moriel est l’affaire du jugement me dĂ©finir. Ne se trouve-t-on pas une affinitĂ© avec celui dont les souvenirs correspondent aux siens ? Ne trouve-t-on pas qu’apprĂ©cier les mĂȘmes choses est se ressembler, au point que l’on puisse parler d’ñmes jumelles ou d’ñmes sƓurs ? Descartes, pour dĂ©finir ce que je suis, au dĂ©but de la Seconde MĂ©ditation, parle bien d’une chose pensante, c’est-Ă -dire [d’]une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent », n’est-ce pas lĂ  l’ĂȘtre de jugement, appuyĂ© sur sa mĂ©moire ? Pascal, pourtant, d’invalider Ă©galement cette piste je puis perdre ces qualitĂ©s [mĂ©moire et jugement] sans me perdre moi-mĂȘme ». Aucune situation n’est ici mentionnĂ©e. Comment comprendre une telle affirmation, de prime abord assez contre-intuitive ? John Locke, dans son Essai sur l’entendement humain, vingt ans aprĂšs la publication des PensĂ©es, fera prĂ©cisĂ©ment de la mĂ©moire le marqueur de l’identitĂ© personnelle. Et pourtant, il semble bien que si mon jugement comme ma mĂ©moire se transforment tout le long de ma vie pour s’enrichir ou s’appauvrir, je considĂšre bien que le nourrisson que je vois sur cette photo de famille est bien moi, que je ne meurs pas en changeant d’avis ou en oubliant quelque pĂ©riode de ma vie passĂ©e, et que quels que soient les opinions et souvenirs prĂ©sents dans mon vieil Ăąge, ils seront bien les miens. En d’autres termes, il semble qu’on puisse affirmer avec Pascal que comme la corporalitĂ©, l’orientation prise par ma pensĂ©e n’est qu’une qualitĂ© du moi et ne se confond pas avec lui. L’amant qui s’y attache ne m’identifie pas moi essentiellement. Il ne se lie qu’à des attributs contingents et pĂ©rissables ». Pascal n’est en fait ici pas si Ă©loignĂ© de Descartes la chose pensante doit, certes, ĂȘtre comprise comme ce qui doute, conçoit, affirme et nie, mais indĂ©pendamment de la particularitĂ© de ce qui est conçu, affirmĂ© ou niĂ©. La preuve en est le caractĂšre de pĂ©remption, attribuĂ© aux jugements et Ă  la mĂ©moire pour les diffĂ©rencier du moi. C’est la SixiĂšme MĂ©ditation qui sert ici de soubassement, et la preuve de l’immortalitĂ© du moi le cogito, dont on se saurait concevoir la divisibilitĂ©, ne peut par suite subir quelque corruption. Toute rassurante que pourrait ĂȘtre cette pensĂ©e face Ă  la mort, Pascal en dĂ©voile, pour cette vie, les tristes consĂ©quences personne ne peut m’aimer, car personne ne peut m’identifier. Quant Ă  cette substance de l’ñme, la pure chose pensante dĂ©crite dans Seconde et la TroisiĂšme des MĂ©ditations, Pascal explique que, parfaitement gĂ©nĂ©rale elle concerne toute subjectivitĂ©, elle est abstraite et donc ne s’offre pas Ă  l’apprĂ©ciation humaine [o]n n’aime [
] personne, mais seulement des qualitĂ©s ». Qui pourrait aimer indiffĂ©remment tout homme ? Qui souhaiterait ĂȘtre aimĂ© exactement comme tout un chacun ? Et Pascal de conclure il n’est pas indigne de se faire estimer pour quelque rĂŽle socialement Ă©tabli, quelque honneur public que l’on aurait pu opposer aux Ɠuvres sincĂšres d’une intimitĂ© non compromise par la vie mondaine, car nul ne peut ĂȘtre aimĂ© autrement que pour ce qu’il n’est pas, des attributs qu’il emprunte. Comme pour le fragment des deux infinis, Pascal, assume les renversements de paradigme de la modernitĂ©, mais c’est pour les retourner contre l’ambition qui les portait la subjectivitĂ© cartĂ©sienne n’est pas rĂ©cusĂ©e, mais est mise en lumiĂšre sa stĂ©rilitĂ©, l’isolement vis-Ă -vis d’autrui qu’elle engage et donc son inaptitude Ă  fonder, comme le voudrait Descartes, l’ensemble de la pensĂ©e philosophique les phĂ©nomĂ©nologues et existentialistes, qui reprendront Ă  nouveaux frais, au dĂ©but du XXe siĂšcle, l’ego cartĂ©sien, se verront rĂ©guliĂšrement achopper sur le problĂšme du solipsisme. Comme pour le fragment des deux infinis, c’est tacitement une apologie de la religiositĂ© chrĂ©tienne qui s’exprime – selon le projet initial des PensĂ©es. Qui, en effet, pourra rĂ©pondre au dĂ©sir de chaque individu d’ĂȘtre identifiĂ©, aimĂ© pour ce qu’il est vĂ©ritablement, selon son essence propre, si ce n’est Dieu ? Il n’y a pas d’amour heureux – sauf dans la foi, car seule l’omniscience divine permet de dĂ©passer l’aporie de la demande d’affection humaine. Tout autre lien doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme superficiel, caduc. Pascal ne prouve jamais l’existence de Dieu. Il ne fait jamais de la foi une affaire de raison dĂ©monstrative, mais toujours une affaire de cƓur. Si l’enthousiasme du libre-penseur pour les rĂ©volutions intellectuelles modernes est rabrouĂ© par la mise en lumiĂšre des implications de ces derniĂšres, toute libertĂ© lui est laissĂ©e de se porter ou non vers la religion il n’est question pour lui alors que de voir s’il prĂ©fĂšre un univers sans possibilitĂ© d’amour et de reconnaissance personnelle Ă  celui dans lequel ils peuvent ĂȘtre envisagĂ©s. Comme dans le fragment du pari, Pascal ne s’adresse, en derniĂšre instance, qu’aux intĂ©rĂȘts de l’incroyant dĂ©sire-t-il vraiment s’enfermer dans la misĂšre affective ? Souhaite-t-il vraiment se refuser Ă  la jouissance ? 2/2
Pascalne trouve pas de rĂ©ponse, sinon que le moi est ce qui fait la particularitĂ© chez un individu et qu'il demeure insaisissable. C'est ce caractĂšre inaccessible du moi qui fait dire Ă  Pascal que l'amour vĂ©ritable est impossible : on ne peut saisir le moi, on ne peut donc aimer le moi. L'amour existe certes, mais ce que l'on aime, ce Extrait des PensĂ©es de Pascal sur l'amour-propre et la vanitĂ© de la nature humaine “Le moi est haĂŻssable. Ainsi ceux qui ne l'ĂŽtent pas, et qui se contentent seulement de le couvrir, sont toujours haĂŻssables. Point du tout, direz vous ; car en agissant comme nous faisons obligeamment pour tout le monde, on n'a pas sujet de nous haĂŻr. Cela est vrai, si on ne haĂŻssait dans le moi que le dĂ©plaisir qui nous en revient. Mais si je le hais, parce qu'il est injuste, et qu'il se fait centre de tout, je le haĂŻrai toujours. En un mot le moi a deux qualitĂ©s ; il est injuste en soi, en ce qu'il se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres, en ce qu'il le veut asservir ; car chaque moi est l'ennemi, et voudrait ĂȘtre le tyran de tous les autres. Vous en ĂŽtez l'incommoditĂ©, mais non pas l'injustice ; et ainsi vous ne le rendez pas aimable Ă  ceux qui en haĂŻssent l'injustice vous ne le rendez aimable qu'aux injustes, qui n'y trouvent plus leur ennemi ; et ainsi vous demeurez injuste, et ne pouvez plaire qu'aux injustes.” Ce cĂ©lĂšbre texte de Blaise Pascal dĂ©nonce les excĂšs d'une subjectivitĂ© auto-centrĂ©e, orgueilleuse, inauthentique pour utiliser la terminologie de Sartre ou Heidegger. PlutĂŽt que de se considĂ©rer comme le centre de tout, Pascal appelle la subjectivitĂ© Ă  se faire modeste et Ă  se tourner vers Dieu.
AussiRousseau, bon lecteur de Pascal comme de La Rochefoucauld, saura-t-il distinguer entre l’amour de soi, qui est l’amour de ce que je puis savoir et estimer en moi-mĂȘme (et l’on se souviendra ici que l’estime de soi est selon Descartes le fondement de toutes les vertus), et l’amour-propre, qui est seulement l’amour de l’image que les autres ont de moi, et qui est la
Pour RaphaĂ«l Villien, professeur de philosophie au LycĂ©e Berthollet d’Annecy, ce texte de Pascal se rĂ©vĂšle Ă  la fois attirant et redoutable pour des Ă©lĂšves de terminale. Attirant parce que son argument est intelligible et repose sur des distinctions travaillĂ©es en cours contingent/nĂ©cessaire, essentiel/accidentel, avoir/ĂȘtre. Mais Ă©galement redoutable parce que toutes ces analyses sont subordonnĂ©es Ă  un problĂšme compliquĂ© Qu’est-ce que le moi ? et qu'il est difficile de comprendre la rĂ©ponse que le texte y apporte, ainsi que le sens prĂ©cis de l’argumentation qui tente d’élucider la nature du moi dans le contexte d’une relation Ă  autrui. Quel rapport, prĂ©cisĂ©ment, entre la thĂšse sur l’amour et la nature du moi ? "Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non car il ne pense pas Ă  moi en particulier mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. Pascal, PensĂ©es, Lafuma 688 Introduction "Qu’est-ce que le moi ?" Etrange question. Quand se pose-t-elle ? Peut-ĂȘtre dans les moments de doute sur soi ou sur quelqu’un, lorsque les repĂšres et les certitudes vacillent Ă©checs, pertes, dĂ©figuration qui suis-je, vraiment, moi ? Lors d’une rupture, qui est-elle, vraiment, elle ? Ce sont des moments oĂč la dĂ©finition ordinaire de soi par ses qualitĂ©s sociales, physiques, intellectuelles ne suffit plus. De nombreux films construits autour de cette question Citizen Kane. Tel est prĂ©cisĂ©ment le problĂšme posĂ© par Pascal, qui l’inscrit dans le contexte de l’amour est-ce vraiment la personne elle-mĂȘme qu’on aime, ou ses qualitĂ©s ? On pourrait rĂ©pondre que la personne est indissociable de ses qualitĂ©s, mais c’est prĂ©cisĂ©ment la rĂ©ponse que refuse Pascal le moi ne se confond pas avec ses qualitĂ©s empruntĂ©es », si bien qu’ on n’aime jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s ». La femme de Roman aimait-elle Roman ou ses qualitĂ©s apparentes ? Ne sommes-nous pas tous dans ce cas aimons-nous l’autre lui-mĂȘme ou ses qualitĂ©s ? Questions Ă  poser au texte la distinction du moi et de ses qualitĂ©s va-t-elle de soi ? Pourquoi Pascal passe-t-il par la relation Ă  autrui pour dĂ©finir le moi ? Si effectivement le moi ne se dĂ©finit pas par ces qualitĂ©s, qu’est-il donc ? Premier moment du texte Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ?DĂ©but du texte une question classique, un objet problĂ©matique et une approche Ă©tonnante. La question est celle de la dĂ©finition qu’est-ce que x ? Question socratique par excellence. TĂąche de la dĂ©finition distinguer les propriĂ©tĂ©s nĂ©cessaires, essentielles, des propriĂ©tĂ©s contingentes, accidentelles que la chose peut perdre sans se dĂ©truire. L’objet qui pose problĂšme le moi. Tout le texte va montrer qu’on ne sait pas prĂ©cisĂ©ment ce qu’il faut entendre par ce terme, qu’on a du mal Ă  distinguer le moi des qualitĂ©s d’emprunts, du mal Ă  distinguer le nĂ©cessaire du contingent, l’essentiel de l’accidentel. Analogie avec Saint Augustin et le temps Confessions XI Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais mais que je veuille l'expliquer Ă  la demande, je ne le sais pas ! » ProblĂšme renforcĂ© par la forme substantivĂ©e du pronom moi » on passe d’un usage ordinaire Ă  un usage plus philosophique. Difficile de comprendre prĂ©cisĂ©ment ce qu’il faut entendre par le moi ». Face Ă  ce genre de difficultĂ©s, un conseil ne pas faire comme si on comprenait, mais proposer des hypothĂšses de sens et les confronter au texte. C’est le plus difficile. Qu’entend Pascal par le moi » ? le moi un individu empirique, un corps, une personne. Pourquoi ne pas dire une personne ? Le moi une substance pensante, un cogito ? Le moi sens moral de l’attachement Ă  soi, de l’amour-propre ? cf Lafuma 597, le moi est haĂŻssable » Quelle rĂ©ponse permet d’apporter le texte ? PremiĂšre proposition L’homme Ă  la fenĂȘtre voit un individu quelconque, un quidam, il ne me voit pas, moi et il ne voit pas un moi. Ici, Pascal s’appuie sur le langage ordinaire qui fait une diffĂ©rence entre voir quelqu’un » et me voir » pour commencer son travail de dĂ©finition philosophique. La diffĂ©rence porte sur la façon de poser un objet le moi ici semble devoir ĂȘtre l’objet d’une intention particuliĂšre, d’une visĂ©e. L’individu doit ĂȘtre visĂ© dans son identitĂ© singuliĂšre, propre. Cf. la diffĂ©rence gĂ©nĂ©ral/particulier/singulier gĂ©nĂ©ral des hommes, la classe des hommes particulier un homme comme exemple, Ă©chantillon de la classe singulier cet homme, en tant qu’il se distingue des autres. On voit des hommes en gĂ©nĂ©ral des passants, cf Brassens, Le pornographe, Ă©ventuellement notre regard s’arrĂȘte sur un homme en particulier une passante, Baudelaire, mais on ne perçoit jamais l’individu dans sa singularitĂ©, son identitĂ© propre, dans son unicitĂ©. Conclusion le moi n’est donc pas simplement un homme quelconque mais approche Ă©tonnante, le moi est apprĂ©hendĂ© dans le cadre d’une relation Ă  autrui D’oĂč l’importance de l’amour, comme visĂ©e intentionnelle de la personne. La question qu’est-ce que le moi » ? sera traitĂ©e par cette question m’aime-t-on, moi ? » Et tout le problĂšme du texte sera de savoir si l’on peut rĂ©ellement viser le moi et le trouver. DeuxiĂšme moment du texte De "Mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ?" Ă  "OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ?" Argument principal, dont le fonctionnement est clair, qui procĂšde en trois temps avant de conclure il faut dĂ©crire le mieux possible le fonctionnement de l’argument, non pas sa rhĂ©torique, mais sa logique. Il s’agit de montrer que des propriĂ©tĂ©s, des qualitĂ©s qui semblent appartenir Ă  la personne et la dĂ©finir dans sa singularitĂ© ne la dĂ©finissent pas, ne sont ni essentielles, ni nĂ©cessaires. Elles peuvent m’ĂȘtre ĂŽtĂ©es sans que je cesse d’ĂȘtre moi. la beautĂ© cf la vieillesse, la dĂ©figuration Merteuil Ă  la fin des Liaisons dangereuses , dĂ©figurĂ©e par la vĂ©role. Malheur des personnes qui se dĂ©finissent par leur beautĂ© elles vont continuer Ă  ĂȘtre alors que leur beautĂ© ne sera plus. Pascal semble ici s’inscrire dans une tradition qui dĂ©nonce la confusion du paraĂźtre et de l’ĂȘtre, des apparences et de l’essence. Quoiqu’il faudra nuancer ceci cf la derniĂšre conclusion du texte, Ă©tonnante, paradoxale, qui rĂ©habilitĂ© les qualitĂ©s d’emprunt Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. » Surtout ne pas s’arrĂȘter lĂ  Pascal dirait qu’il ne faut pas aimer une personne simplement pour sa beautĂ©, son apparence, mais pour ses qualitĂ©s intĂ©rieures. Non, les qualitĂ©s intĂ©rieures sont passibles du mĂȘme traitement. le jugement, la mĂ©moire, les qualitĂ©s intellectuelles peuvent disparaĂźtre sans que la personne cesse d’ĂȘtre. Cf la vieillesse, les changements de personnalitĂ©s Ă  cause des accidents de la vie. Pas de diffĂ©rences de statut entre les qualitĂ©s intĂ©rieures et extĂ©rieures toutes pĂ©rissables, sĂ©parables de moi. On progresse vers une hypothĂšse limite ce qui dĂ©finit le moi, la personne dans sa singularitĂ©, ne rĂ©siderait pas dans sa personnalitĂ© ! Si une personne n’est pas singularisĂ©e par sa personnalitĂ©, par quoi alors ? Discussion du cƓur de l’argument Est-il si vrai que les qualitĂ©s personnelles ne dĂ©finissent pas le moi ? N’y a-t-il pas des qualitĂ©s inaliĂ©nables au moi, certains traits physique ou de caractĂšre ? Pour Pascal, sans doute une illusion de croire en des traits permanents, ou alors au mieux peut-ĂȘtre permanent par accident de fait tel trait de l’individu ne change pas mais pas de façon essentielle il aurait pu changer sans que l’individu soit dĂ©truit. Ou alors des qualitĂ©s liĂ©es Ă  l’origine ĂȘtre le fils de » ? Mais mon origine me dĂ©finit-elle comme moi ? Conclusion intermĂ©diaire Raisonnement aporĂ©tique on essaie de dĂ©finir le moi question simple et classique et finalement, on se rend compte qu’on ne trouve plus ce qu’on voulait dĂ©finir, que le moi est introuvable, non localisable, inassignable. D’oĂč la question de la localisation OĂč est donc le moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? » Question de la localisation assez Ă©trange, comme si le moi Ă©tait une chose, une partie de moi. OĂč est le cƓur ? » a une rĂ©ponse, mais oĂč est le moi ? », n’est-ce pas faire une erreur dans la conception du moi ? Confondre le moi avec une chose Ă©tendue. Pascal ne peut ignorer Descartes cf Discours de la mĂ©thode "J_e connus par lĂ  que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui pour ĂȘtre n’a besoin d’aucun lieu ni ne dĂ©pend d’aucune chose matĂ©rielle en sorte que ce moi, c’est-Ă -dire l’ñme, par laquelle je suis ce que je suis, est entiĂšrement distincte du corps"_ Dernier moment du texte et du raisonnement de Pascal La critique du moi cartĂ©sien "C_ar aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s_." Ayant montrĂ© que ni les qualitĂ©s physiques, ni les qualitĂ©s spirituelles permettent de dĂ©finir le moi, Pascal fait l’hypothĂšse d’un moi sans qualitĂ©, en Ă©voquant l’amour pour "la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent." Vocabulaire de la substance Ă©voque Descartes le cogito, une substance pensante, une res cogitans. Tant mieux si les Ă©lĂšves le repĂšrent. Mais on peut expliquer l’argument sans connaĂźtre Descartes. Il s’agit de considĂ©rer un moi abstraction faite de ses qualitĂ©s. La distinction abstrait/concret est travaillĂ©e durant l’annĂ©e. La chose concrĂšte, ici, c’est la chose telle qu’elle se prĂ©sente Ă  moi dans l’expĂ©rience, pourvue de toutes ses qualitĂ©s un homme, une barbe, un chapeau
. Abstraire opĂ©ration intellectuelle qui consiste Ă  ne pas tenir compte, Ă  faire abstraction, des propriĂ©tĂ©s contingentes. Ce qui reste alors du moi une entitĂ© abstraite sans qualitĂ©. Toujours cette idĂ©e qu’aucune qualitĂ© ne me dĂ©finit en propre. C’est le cas du cogito cartĂ©sien tout le monde est un cogito, c’est un moi qui est celui de tout le monde, bref, c’est un moi, une subjectivitĂ© pure, qui n’est pas moi, une identitĂ© singuliĂšre. ConsĂ©quence une telle entitĂ© pose des problĂšmes, elle trop abstraite pour ĂȘtre digne d’amour, trop indiffĂ©renciĂ©e pour ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e aux autres. Personne n’aime un cogito, tout le monde aime une personne particuliĂšre. Le concept philosophique, cartĂ©sien, du moi est trop Ă©loignĂ© de l’usage ordinaire du moi. Conclusion n°1 On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. ConsĂ©quence de l’argumentation n’est pas qu’il faut aimer le moi rĂ©el, et non ses qualitĂ©s apparentes, mais au contraire qu’on ne peut aimer que les qualitĂ©s d’une personne, et non la personne elle-mĂȘme. Pensons aux personnes qui aiment des types de personnes », ou Ă  la façon dont on justifie nos amours Duras il Ă©tait riche et doux ». Ce texte est donc aussi un texte sur le dĂ©sir et l’amour qu’aime-t-on chez l’autre ? qu’est-ce que l’autre aime en moi ? Lieu de confusion, d’obscuritĂ©, d’équivocitĂ©, de dĂ©ception. Pascal on n’aime pas une personne, on n’aime jamais personne. Contre Montaigne parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Contre le mensonge romantique de coup de foudre entre deux personnes singuliĂšres, la vĂ©ritĂ© dĂ©senchantĂ©e de l’amour. Rapprochement possible avec le moi est haĂŻssable », la critique du moi chez Pascal au sens de l’amour propre. Le moi n’est pas aimable. Laf 597 Conclusion n°2 Autre conclusion, paradoxale. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. Pas de mĂ©pris du paraĂźtre, des qualitĂ©s empruntĂ©es sociales ou autres puisqu’il n’en est pas d’une autre nature. DiffĂ©rence genre/espĂšce toutes les qualitĂ©s ne sont pas de la mĂȘme espĂšce physique, intellectuelle, sociale, mais elles sont toutes du mĂȘme genre d’emprunt. Pas dans la dĂ©fense de l’ĂȘtre contre le paraĂźtre puisque l’ĂȘtre, le moi, n’est pas aimable. Deux niveaux pas de mĂ©pris de l’étiquette sociale cf le discours sur la considĂ©ration des grands. pas de raison de tirer de l’amour-propre de son prestige social. Conclusion gĂ©nĂ©rale rappel de l’essentiel et rĂ©flexion finale Pascal distingue trĂšs nettement le moi de ses qualitĂ©s au point qu’une question reste ouverte Ă  la fin du texte qu’est-ce que le moi ? RĂ©ponse essentiellement nĂ©gative Le moi n’est pas un individu quelconque. Je ne suis pas ma beautĂ©, mon intelligence, mes titres. ConsĂ©quence ce n’est pas moi qu’on aime, mais mes qualitĂ©s. Alors, qu’est-ce que le moi ? Trois hypothĂšses demeurent le moi n’existe pas ou c’est une idĂ©e confuse. le moi est une rĂ©alitĂ© subjective accessible uniquement Ă  la premiĂšre personne, un cogito. Ce qui expliquerait l’échec de la dĂ©finition du moi dans le cadre d’une relation Ă  autrui. Mais Ă  ce moment, l’approche du moi par proposĂ©e par Pascal est pour le moins Ă©trange et le troisiĂšme moment de l’argumentation devient difficilement comprĂ©hensible. Le moi est bien l’objet d’une intention. L’autre peut penser Ă  moi. Mais l’erreur est d’en faire un objet d’amour, de prĂ©fĂ©rence, de qualitĂ©. Bref, le moi critiquĂ© serait celui de l’amour propre. La singularitĂ© du moi implique une individuation du moi une distinction matĂ©rielle et intentionnelle, mais non pas une qualitĂ© propre du moi, une distinction de valeur. Au contraire, cette valorisation du moi est le dĂ©but de la confusion. Pour Pascal, l’individuation, l’individualitĂ© est une limite, un obstacle Ă  la raison et Ă  la justice, et non pas une diffĂ©rence Ă  valoriser. Individuation, expression de la misĂšre de l’homme ! 2 minutes papillon de GĂ©raldine Mosna-SavoyeGĂ©raldine Mosna-Savoye s'entretient avec JĂ©rĂŽme LĂšbre, philosophe et professeur de philosophie en terminale, auteur de Les caractĂšres impossibles Bayard et d'entretiens avec Jean-Luc Nancy sur l’art Ă  paraĂźtre aux Ă©ditions Bayard Ă©galement. Textes lus par Jean-Louis Jacopin Pascal, PensĂ©es Lafuma 688 PlĂ©iade 306, Gallimard, p. 1165 Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses 1782, 4Ăšme partie, Lettre CLXXV Lettre 175, Gallimard 201, p. 457-458 Extraits de films diffusĂ©s Nicole Garcia, L’adversaire 2002 NoĂ©mie Lvovsky, Camille redouble 2012 Musiques diffusĂ©es Sung Woo cho, April snow Julio IglĂ©sias, Je n’ai pas changĂ© FrĂ©hel, Tel qu’il est
Provenantdu podcast Un été avec Pascal Résumé Dans le cadre de la philosophie naturelle, le moi est une réalité indubitable, dont nous avons le sentiment immédiat, mais cette réalité est incompréhensible. Chaque homme est une personne, mais cette personne est indéfinissable. En savoir plus « Le moi est haïssable.
Qu’est-ce que le moi ?Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. »

QUEST-CE QUE LA PSYCHANALYSE ? avec Deleuze et depuis Hume Tome I Pascal Nottet Lire en psychanalyse PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE. Dans le contexte culturel actuel, il est nĂ©cessaire de penser Ă  nouveaux frais ce qu’il en est de la psychanalyse et de la praxis qui lui est propre et de problĂ©matiser la question de l’autisme non seulement

6 octobre 2005, par Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si-je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on ? moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ...

Enfait, il n'existe pas de dĂ©finition stricte des rĂ©gimes Ă  base de plantes. À son niveau le plus Ă©lĂ©mentaire, un rĂ©gime Ă  base de plantes correspond exactement Ă  ce qu'il dĂ©signe : un rĂ©gime composĂ© principalement d'aliments d'origine vĂ©gĂ©tale (fruits, lĂ©gumes, noix, graines, cĂ©rĂ©ales et lĂ©gumineuses) et de petites

SociĂ©tĂ© ProcĂšs L’enregistrement d’un dĂ©jeuner de famille de 2014 a Ă©tĂ© diffusĂ©, jeudi, au procĂšs d’Hubert Caouissin et Lydie Troadec. Pascal Troadec et son Ă©pouse Brigitte, tuĂ©s avec leurs deux enfants trois ans plus tard, assistaient Ă  ce repas. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s L’enregistreur tourne, il est cachĂ© dans le soutien-gorge de Lydie Troadec. Tu t’installes lĂ , Pascal, ordonne-t-elle Ă  son frĂšre. J’ai mandatĂ© Hubert [Caouissin]. » On entend Pascal Troadec protester Surtout pas Hubert. Avec Papa, t’aurais pas fait ça
 – J’ai mandatĂ© Hubert. » Bruit de chaises. Tension. Vas-y maman, je t’écoute. » RenĂ©e Troadec prend la parole. Bon ben, j’estime que j’ai droit Ă  la moitiĂ© de ce que vous avez pris. – La moitiĂ© de quoi ?, s’exclame Pascal. – Ah, bah j’sais pas
 » Lydie s’adresse Ă  sa mĂšre. Dis ce que tu as Ă  dire, maman. » La vieille dame rĂ©pĂšte qu’elle veut la moitiĂ© de ce qui a Ă©tĂ© pris ». Pascal Troadec, entre sidĂ©ration et colĂšre Maman, qu’est-ce qu’on t’a piquĂ© ? – Des piĂšces d’or
, murmure la vieille dame. – Qui a piquĂ© des piĂšces d’or ? ! Moi, j’ai volĂ© des piĂšces d’or ? ! T’es malade ? ! – OĂč il y a des piĂšces d’or ? Je comprends rien
 », intervient Brigitte, la femme de Pascal. La voix posĂ©e d’Hubert Caouissin couvre le tumulte. Lydie m’a mandatĂ©. » Il poursuit d’un ton docte. Il y avait quelque chose dans l’immeuble de Brest. Quelque chose de trĂšs trĂšs important. Alors, deux possibilitĂ©s, soit vous n’y ĂȘtes pour rien, soit vous avez quelque chose Ă  vous reprocher
 – Se reprocher quoi ? Mais vous ĂȘtes tous malades !, explose Pascal. – Mais pourquoi tu t’énerves si t’as rien Ă  te reprocher ? », lui lance sa sƓur Lydie. Cris, hurlements, fracas. Brigitte, l’épouse de Pascal, perd ses nerfs. Viens, on s’en va, on s’en va ! Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vous nous traitez de voleurs ? » Pascal, au dĂ©sespoir Tu me traites de voleur, Maman ? C’est pas bien. » Hubert Caouissin, toujours aussi maĂźtre de lui J’ai des informations
 – Ecoutez Hubert, ordonne Lydie. Je l’ai mandatĂ©. – Mais j’ai volĂ© quoi ? !, insiste Pascal – D’oĂč elle dĂ©barque cette histoire ? », crie Brigitte. Hubert Caouissin rĂ©pĂšte Je vous jure que c’est fabuleux, qu’il y a de quoi changer la vie de tout le monde. Je sais ce que je dis. Il y a eu quelque chose. Il n’y a plus rien. Qui l’a pris ? » Il ajoute Pour des choses comme ça, on Ă©radique des familles entiĂšres. Donc, si vous avez fait quelque chose, il vaut mieux s’arranger. – Mais tu sais QUOI ?, demande Pascal. Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. .
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